Trentenaire active, Caroline vit à Clermont, sur le Plateau Central. Comme de nombreuses femmes elle est régulièrement la cible de réflexions et attitudes sexistes, du coup d’œil appuyé à la phrase vraiment inappropriée. Lassée de se déplacer ou de rentrer chez elle tard le soir, en marchant vite, la peur au ventre, elle a décidé de créer My Girl’s Street, une association qui a pour but de dénoncer les agressions verbales ou physiques, sensibiliser les populations et plus largement de lutter contre l’insécurité des femmes. Elle n’a pas eu de mal à embarquer Laura et Marion dans l’aventure pour créer le bureau de cette association qu’il ne faut pas prendre pour une association féministe supplémentaire, leurs convictions dans ce domaine étant assez modérées. Le but est d’avantage de faire de la prévention que de l’activisme.
Fédérer dans un premier temps via les réseaux sociaux

My Girl’s Street a fort logiquement démarré son action par la création de comptes sur les réseaux sociaux, passage obligé pour créer une communauté de libre expression. En à peine deux mois, les abonnés Facebook sont déjà plus de 800 et ceux d’Instagram dépassent le millier. De nombreux témoignages arrivent chaque jour, illustrant de manière récurrente, une situation qui se dégrade fortement. Selon Caroline, le phénomène a pris tellement d’ampleur qu’il devient urgent et fondamental d’agir. L’association prévoit, dès la rentrée prochaine, des actions auprès des plus jeunes afin de compléter une éducation éventuellement défaillante ou parfois inexistante sur le sujet. Écoles et Universités seront des lieux privilégiés pour essayer de faire changer les mentalités masculines et inviter les filles et les femmes à ne pas culpabiliser. En dehors des milieux scolaires et universitaires la tâche sera moins facile car les harceleurs n’ont pas de profil type. Ils peuvent être jeunes ou vieux, agir seul ou en bande, avec ou sans convictions religieuses. My Girl’s Street souhaite donc aller au-delà de la sensibilisation en proposant des cours de self-défense, utiles pour gérer les situations les plus délicates.
Les statistiques en disent long
Si le harcèlement n’est pas un phénomène nouveau, ce qui l’est un peu plus, c’est la liberté de parole. L’affaire Harvey Weinstein et la «vague #metoo » ont largement contribué à une mise en évidence de l’ampleur du problème. Selon une enquête IFOP pour la fondation Jean-Jaurès publiée en novembre dernier, 86% des Françaises ont, au moins une fois, été victimes d’une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue. En 2017 l’INED (Institut national d’études démographiques), avait déjà publié une étude de laquelle il ressortait que 100% des utilisatrices des transports en commun déclarent avoir été, au moins une fois dans leur vie, victimes de harcèlement sexiste ou d’agression à caractère sexuel. Pour la métropole de Clermont, il n’existe à priori pas de déclinaisons statistiques. L’équipe de My Girl’s Street a procédé à un petit sondage de proximité qui permet de sortir quelques tendances, pas vraiment éloignées de celles observées nationalement. Ainsi 87% des femmes interrogées déclarent avoir peur, à des degrés divers, lorsqu’elles sont dans les rues clermontoises, un pourcentage qui, à lui seul, justifie la création de l’association.
Pour suivre et soutenir My Girl’s Street : Facebook et Instagram
Opération #Nonalinsecuritedesfemmesdanslarue : Postez une photo de vous dans la rue avec une insulte que vous avez entendue.
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