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« Mon Tour 64 » : à la mémoire de Raymond

«Mon Tour 64» est paru en juin dernier chez Mareuil Editions. Raymond Poulidor devait collaborer à la rédaction de ce roman graphique, mais la «faucheuse» ne lui en a pas laissé le temps. Le scénariste Jeff Legrand et le dessinateur Christophe Girard se sont comportés en équipiers modèles, ils ont terminé l’étape sans leur leader et dans les délais.

Il y a deux ans, avec le dessinateur Christophe Girard et le scénariste Jean-François Legrand, (Jeff pour les intimes) et Raymond Poulidor avaient cosigné Raymond chez Mareuil Editions. Ce roman graphique avait donné au champion, l’occasion de raconter son enfance et ses courses amateurs. Le succès rencontré par l’album avait poussé la même équipe à travailler sur le récit du Tour de France 1964, le millésime sans doute le plus mythique de la Grande boucle. Le populaire cycliste de Saint-Léonard de Noblat a hélas décroché définitivement son dossard à l’automne dernier, laissant à Girard et Legrand le soin de terminer ce récit en immersion.

1964

Cette année là, la France est divisée en deux clans : d’un côté les supporters de Jacques Anquetil qui vient de remporter le Tour d’Italie. De l’autre, ceux de Raymond Poulidor récent vainqueur du Tour d’Espagne. Les deux coureurs sont au top niveau, chacun étant en mesure de battre l’autre et de triompher. Le Tour 64 apporte son lot de dramaturgie. Anquetil psychote car un mage lui a prédit un accident mortel dans les Pyrénées tandis que Poulidor, crève, tombe deux fois, perd du temps à cause d’un mécano et fait une grosse bourde dans la 9e étape en oubliant de faire un tour sur le vélodrome de Monaco. Et puis il y a l’ascension du puy de Dôme, final de la 20e étape, longue de près de 240 km entre Brive et Clermont. C’est sur la pente à 12 % que se déroule le fameux «coude à coude» avec Jacques Anquetil, immortalisé par le photographe Roger Krieger pour le journal l’Équipe. Poulidor arrive à «lâcher» le Grand Jacques et file vers la ligne d’arrivée.  Julio Jiménez remporte l’étape mais l’intérêt se porte sur Poulidor qui va peut-être et enfin, pouvoir s’approprier le Saint-Graal du cyclisme, le Maillot Jaune. Les précieuses secondes gagnées sur les derniers kilomètres ne suffisent pas à inverser l’histoire. Anquetil conserve la tête du classement général et remporte à Paris son 5e et dernier Tour de France. Poulidor, lui, renforce son statut d’éternel second.

56 ans plus tard

Le cliché de Roger Kreiger contribue toujours à entretenir la légende et reste sans doute l’image la plus forte du cyclisme des Trente Glorieuses. Il n’est donc pas étonnant de la retrouver en couverture de l’album sous la forme de dessin (notre illustration), mais Mon Tour 64  ne se limite pas au seul récit de la mythique ascension. Raymond Poulidor a fouillé dans sa boite à souvenirs et livré à Jeff Legrand suffisamment de matière pour produire un album de 136 pages. Rien ne manque au récit de ce Tour de France que certains considèrent comme le Tour le plus dramatique de l’histoire : Les chutes de Raymond, la maladresse du mécano qui le prive d’un bon contre-la-montre, le tour oublié du vélodrome… Le récit permet également de se replonger dans l’histoire de la France des années 60 qui en juillet, vit au rythme des coups de pédales. Les dessins de Christophe Girard sont noirs et blancs, comme la TV de l’époque, celle du Général de Gaulle, de Léon Zitrone et des familles qui se passionnent pour des combats livrés sur asphalte par des coureurs issus de la France profonde. Au milieu de cette société tricolore, Raymond, souffre, Raymond galère , Raymond voit s’éloigner la tunique jaune, mais qu’importe, au challenge de la popularité, on ne fera jamais mieux que lui.

 

Mon Tour 64  Jeff Legrand et Christophe Girard / Mareuil Editions
136 pages, format 21 x 28

Voir aussi : Raymond, par les mêmes auteurs et Raymond Poulidor / Mareuil Editions

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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