Oscar Wilde disait « L’art est la seule chose sérieuse au monde. Et l’artiste est la seule personne qui n’est jamais sérieuse ». Un siècle et demi plus tard cette pensée reste d’actualité même si, de temps à autres, il est toujours possible de croiser des créateurs qui se prennent un peu trop au sérieux. Il suffit de les éviter ou de ne pas les écouter et de se concentrer sur des gens de la trempe de Matteo Cibic, designer italien qui présente actuellement Double Paradiso deux expositions simultanées à Riom au musée Mandet et au musée Régional d’Auvergne. Ces deux expositions peuvent être visitées indépendamment, mais passer de l’une à l’autre est une manière d’appréhender l’univers singulier du créateur par effet miroir.
Matteo Cibic exposé dans le monde entier
Neveu du designer-architecte italien Aldo Cibic, Matteo Cibic est designer trans-média et directeur artistique. Il est diplômé du Kent Institute of Art and Design de Canterbury et de la Scuola del Design de l’Institut Polytechnique de Milan. Ses œuvres se caractérisent par des fonctions hybrides et des formes anthropomorphes chargées d’ironie. Pour ses créations, il fait appel à des procédés industriels, mais il sollicite également de petites entreprises artisanales pour produire des articles destinés aux marques de luxe, à des collectionneurs et des entreprises du secteur de la haute technologie.
Bien qu’il soit à peine quarantenaire, Matteo Cibic a déjà exposé dans le monde entier dans des galeries privées et des lieux prestigieux. Son travail a ainsi été présenté dans différents musées italiens mais aussi au musée Pompidou de Paris, au musée du Verre de Shanghai, au Triennale Design Museum de Milan au musée de design contemporain et d’arts appliqués de Lausanne. Il a également participé à de grands événements comme la Biennale Internazionale d’Arte de Venise ou plus proche de Clermont, la Biennale Internationale Design de Saint-Étienne.
Et le musée Mandet devient son jardin extraordinaire
Au musée Mandet, Matteo Cibic à choisi d’utiliser sept espaces différents pour construire une promenade immersive façon conte de fées pour adulte. Il a travaillé sur l’univers des rêves, des désirs et des sept péchés capitaux, transformant le musée en jardin paradisiaque inspiré des jardins d’agrément du XVIIIe siècle.
À la fois rétrospective et création sur mesure, le créateur a souhaité donner un caractère ludique à cette exposition pour inviter le public à entrer dans une réalité parallèle où sont mis en avant divers arts décoratifs. Il a ainsi créé un parcours sur mesure, riche de couleurs et de symboles. Chaque halte offre la découverte de collections de céramiques, de verre, de bas-reliefs, de mobilier et statues parfois monumentales comme celle, gonflable, installée dans la cour d’honneur du musée. L’exposition se termine dans le pavillon des délices où les visiteurs, au terme de leur déambulation, arrivent dans jardin paradisiaque. Matteo Cibic, a également dispersé des pièces, certaines réalisées in situ avec des matériaux recyclés, au sein des collections permanentes du musée Mandet, afin d’offrir une découverte complète du musée.
Le Petit Chaperon Rouge revisité
C’est dans le cadre du Musée régional d’Auvergne qui présente des collections témoignant des coutumes et des savoir-faire au XIXe siècle que Matteo Cibic a choisi d’installer sa version du Petit Chaperon rouge. Le designer propose une scénographie originale du célèbre conte en utilisant comme base, la version auvergnate signée Henri Pourrat. Un livre de conte monumental accueille les visiteurs en les incitant à plonger dans l’exposition immersive aux décors monumentaux. Sur les pas du chaperon, ils entrent dans la salle des Travaux des Champs puis dans celle d’un Intérieur auvergnat avant de rejoindre le bois où rôde l’ombre du loup. De la maison mère-grand à l’instant fatidique les œuvres design, les objets et les collections de Matteo Cibic donnent vie à l’histoire. Un enregistrement du conte par Hassen Ayeche, conteur et musicien, accompagne le parcours de visite.
Double Paradiso Matteo Cibic, à Riom jusqu’au 23 février 2025
Acte 1 : Musée Mandet, 14 rue de l’Hôtel de Ville : du mardi au dimanche de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h 30 – juillet-août : de 10 h à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 h
Acte 2 : Musée Régional d’Auvergne, 10bis rue Delille : juin-septembre-octobre : du mardi au dimanche de 14 h à 17 h 30 Juillet-août : de 14 h 30 à 18 h
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