Hier en fin d’après-midi, la Place de la Victoire avait des airs de fête de la musique… la musique en moins. Avec le beau temps et la douceur retrouvés, des jeunes, par centaines, s’y sont retrouvés, assis sur la place ou sur des bancs, debout ou faisant la queue devant les établissements qui pratiquent la vente à emporter de boissons , et toujours serrés les uns contre les autres, dans une ambiance « bon enfant », sans le moindre respect des fameux gestes barrières ou de la distanciation. Une vraie fin d’après-midi de printemps festive après tant de mois de frustrations, de restrictions et de sevrage de la liberté. Des voitures de la police nationale et des agents de la police municipale circulaient de temps en temps, au beau milieu de la foule, comme un timide rappel de la situation. Mais pour eux, pas question d’intervenir. Pas même de demander aux jeunes gens de porter un masque qui, en l’occurrence, n’était plus obligatoire que dans les principes.
Pendant ce temps-là, les terrasses sont interdites
Il faisait si doux sur cette Place de la Victoire dans le printemps naissant et au soleil couchant. Il était si bon de profiter d’un peu de bon temps avant que ne tombe l’heure du couvre-feu, où peut-être les fêtes se sont poursuivies dans quelques intérieurs. On les comprend tellement ces jeunes, désireux de profiter de l’existence, qu’il ne nous viendrait pas à l’esprit, une seule seconde, de les blâmer. Mais, alors que les beaux jours reviennent et que la situation de rassemblement spontané et « sauvage » risque de se reproduire chaque soir, on peut s’interroger sur le maintien de la fermeture des terrasses de cafés où les distances, tout de même, peuvent plus ou moins être respectées. Et deviser sur l’intérêt sanitaire de se montrer ferme pour les uns et pleinement laxiste pour d’autres sans même philosopher devant l’absence d’équité de la situation. Hier soir, Place de la Victoire, la scène était à la fois réconfortante, comme si la vie reprenait, et troublante, à l’heure où le virus circule encore et où les autorités ne cessent de prôner la vigilance.
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