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Clermont- Fontaine Wallace / photo 7 Jours à Clermont
Photo 7 Jours à Clermont
Patrimoine

Les Fontaines Wallace soufflent leurs 150 bougies

En 2022, les Fontaines Wallace fêtent leur 150e anniversaire. Leur histoire remonte à 1870. Napoléon III à déclaré la guerre à la Prusse et Paris ne connaît pas ses meilleurs jours. La ville doit faire face aux bombardements destructeurs des Prussiens, à la proclamation de la République, à la défaite qui conduit à l’abandon de l’Alsace-Lorraine et surtout à l’épisode douloureux de la Commune à la suite duquel de nombreux aqueducs sont détruits. Le prix de l’eau devient alors exorbitant et les nombreux démunis sont dans l’impossibilité d’en trouver gratuitement. Faute d’eau potable, ils se rabattent sur le vin, qui à l’époque, provient en partie d’Auvergne. La situation fait la joie des bougnats, mais la population risque fort de sombrer dans l’ivrognerie. La réponse à cette problématique sanitaire est apportée par un certain Richard Wallace.

Wallace, le misanthrope

Richard Wallace est né en 1818 à Londres. Il est ce que l’on appelle un fils naturel. Son père, un richissime marquis, ne l’a jamais reconnu officiellement mais a pris soin de lui toute sa vie. Il a donc vécu très confortablement devenant homme politique, collectionneur d’œuvres d’art et philanthrope. Sa famille possédant des biens à Paris, il séjourne dans la capitale au moment où éclate la Guerre de 70. Après avoir financé plusieurs actions en faveur des blessés militaires et des Anglais vivant à Paris durant le conflit, il est fait « baronnet » par la reine Victoria et devient Sir Richard Wallace. En 1872 il met encore la main au portefeuille pour cofinancer avec la Ville de Paris, les fameuses fontaines qui portent son nom. En parallèle, il gère son exceptionnelle collection d’œuvres d’art et de mobilier.

Wallace, le concepteur

Sir Wallace vers 1888 / Photo J. Thomson
Sir Wallace vers 1888 / Photo J. Thomson

Richard Wallace conçoit lui-même les fontaines et rédige un cahier des charges strict : elles doivent allier esthétique et utilité : assez grandes pour être visibles de loin, mais pas trop pour ne pas rompre l’harmonie du paysage… pratiques d’utilisation, abordables pour permettre l’installation de dizaines d’exemplaires, fabriquées dans un matériau résistant, facile à travailler, et commode d’entretien. Elles seront construites en fonte, alliage de fer et de carbone, qui permet un moulage facile. Wallace en confie la charge à un sculpteur nantais Charles-Auguste Lebourg qui donne à ces fontaines le statut de véritables œuvres d’art. 2 modèles différents seront produits, une murale dont il ne reste qu’un exemplaire à Paris, et la plus célèbre, la version de 2,71m avec les 4 cariatides représentant la Simplicité, la Bonté, la Sobriété et la Charité. A l’origine elles sont munie de gobelets retenus par des chaînettes, mais ils seront supprimés en 1952 pour des questions d’hygiène. L’eau est filtrée par un système mis au point par Pasteur.

A Paris, Clermont, Chamalières et partout dans le monde

Fontaine Wallace de Clermont / Photo 7 jours à Clermont
Photo 7 jours à Clermont

A ce jour, il y a encore 107 fontaines grand modèle à Paris. Richard Wallace en aurait financé une 60ène. Cette fontaine fabriquée de manière industrielle s’est retrouvée installée un peu partout dans le monde : Canada et USA, Chine, Géorgie, Israël, Italie, Jordanie, Mozambique, Portugal et Royaume-Unis, Suisse.
En France, hors Paris, on en dénombre actuellement environ 110, 40 en Île-de-France près de 70 en province dont une à Clermont situé place de Jaude au début de la rue du 11 novembre. On peut lire en relief l’année 1872 et le nom de Charles-Auguste Lebourg. On ne connait pas grande chose de l’histoire de cette fontaine. D’après le site www.petit-patrimoine.com, ce serait un original offert par la Mairie de Paris, donc une des 60 premières. Il en existe une seconde à Chamalières derrière la Maison des associations sur un mini square bordé par la Tiretaine. Là encore, on ne connait pas vraiment l’historique de cette fontaine installée dans un endroit plus que discret.
Entre les premières payées par Wallace lui même, les suivantes fabriquées industriellement selon son cahier des charges et les modèles « dits Wallace » mais qui n’en sont pas car fabriqués après la mort du concepteur, on y perd un peu son Latin. Une chose est sure néanmoins, Sir Richard Wallace repose désormais en paix dans le mausolée de la famille Hertford-Wallace au cimetière parisien du Père-Lachaise.

 

 

 

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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