A la gare routière de Clermont, le ballet des “cars Macron” est désormais bien installé. Sur le quai, nous rencontrons Nicolas, 25 ans, qui s’apprête à acheter un billet pour Paris. “Le train, j’ai arrêté. Trop de grèves, trop de retard, trop cher… Je préfère le bus. En tout cas, pour aller à Paris, je n’ai jamais eu de problème” résume-t-il, sac-à-dos sur l’épaule.
“C’est un succès”
Les chiffres tendent à prouver qu’il n’est pas le seul dans ce cas. Près de 1.300 “cars Macron” partent en effet de la gare routière de Clermont-Ferrand chaque mois ; le reste étant constitué des cars du réseau départemental Transdôme et de quelques cars internationaux. Rien qu’en janvier, le Clermont-Milan de FlixBus a enregistré quelque 116 départs !
“Depuis cette libéralisation, nous avons multiplié par deux notre chiffre d’affaires” calcule Marianne de la Frégonnière, directrice de cet établissement de sept salariés, dont la délégation de service public se termine l’année prochaine. “On peut dire que ces autocars sont un succès. Ils ont vraiment répondu à une attente.” Un bémol toutefois : plusieurs opérateurs ont mis la clé sous la porte (Ouibus, Isilines, Starshipper…) et certaines lignes déficitaires ont été supprimées. De fait, il n’est pas toujours facile pour les clients de s’y retrouver.
Flixbus : + 30 % en 2019
Au fil du temps, l’offre clermontoise s’est resserrée autour de deux prestataires, à savoir FlixBus (qui vient d’absorber Eurolines et Isilines) et BlaBlaBus (qui vient d’avaler la filiale de la SNCF Ouibus).
Interrogé par 7 Jours à Clermont, FlixBus affirme que la demande a “plus que doublé” depuis le lancement du Clermont-Paris le 3 septembre 2015. Il s’agissait de sa première ligne domestique française. En 2019, cette tendance se poursuit, avec une fréquentation en progression de 30 % localement. Selon FlixBus, le nombre de passagers transportés dépasse même le nombre d’habitants de la métropole…
La raison de de succès ? Une offre conséquente, un service fiable, des prix serrés (14,50 euros en moyenne) et une position géographique stratégique au centre de la France. “Clermont jouit d’un fort dynamisme sur le réseau” indique l’entreprise. La défaillance du ferroviaire, accentuée lors des grèves, explique aussi cet engouement.
Lyon très demandée
C’est vers Lyon que se dirigent la plupart des voyageurs de FlixBus. Certains prolongent leurs périples en Italie, vers Milan ou Turin. Ils peuvent même se rendre à l’aéroport de Saint-Exupéry. “Cette liaison est régulièrement renforcée en lien avec la demande en hausse constante, notamment face à une offre SNCF jugée insuffisante. Aujourd’hui, FlixBus propose jusqu’à 18 allers-retours entre Clermont et Lyon par jour” explique l’opérateur. Visiblement, l’offre sera musclée en 2020 avec la création de nouvelles dessertes à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, à Dijon, à Avignon et à Antibes. Il devrait aussi y avoir plus de cars vers Paris en journée, vers Toulouse la nuit et vers Nice. Bordeaux et Grenoble font aussi partie des villes desservies.
110.000 voyageurs en BlaBlaBus en 2019
Certes, BlaBlaBus ne fait pas (encore) le poids face à FlixBus. Mais la jeune pousse a toute de même transporté plus de 110.000 Clermontois l’an dernier. Il faut dire que son maillage est intéressant, puisqu’il comporte 33 destinations réparties dans quatre pays (Suisse, Espagne, Portugal, France.). Le tout est complété par l’offre de covoiturage de BlaBlaCar (680.000 places réservées à Clermont en 2019 !), concurrencée par un certain… FlixCar depuis fin 2019.
A l’avenir, les “cars Macron” devront également composer avec le déménagement (envisagé) de la gare routière vers la gare SNCF ; afin de constituer un pôle intermodal digne de ce nom. Moins central, il sera toutefois desservi par la future ligne B de bus électriques en site propre, dont le niveau de service sera équivalent à celui du tramway.
Une ligne vers Super-Besse
Chaque samedi des vacances scolaires d’hiver des zones A (Clermont-Ferrand) et C (Paris), FlixBus prolonge sa ligne Paris-Clermont-Ferrand jusqu’à la station de ski de Super-Besse dans les deux sens.
Le samedi, il est donc possible de rejoindre Super-Besse en partant de Paris (Bercy Seine) en début d’après-midi (13h45) ou en partant de Clermont-Ferrand (19h30) avec une arrivée prévue aux pieds des pistes en début de soirée (21h). Mais pas de retour possible le lendemain…
Pour quitter la station, rendez-vous une semaine plus tard, soit le samedi matin à 08h50 avec un arrêt à Clermont à 10h et une arrivée prévue à Paris (Bercy Seine) à 16h. Cette offre est disponible les samedis 15, 22 et 29 février à partir de 60€ A/R entre Paris et Super-Besse et à partir de 12€ A/R entre Clermont et Super-Besse.
Pratique les bus Macron ? Indéniablement !
Par contre, la société Flixbus est une bande de voleurs et a un service client proche de l’inexistant
Un conseil aussi : si vous devez annuler pour une raison X ou Y, faites-le vous même.
Tout ce que vous aurez à constater, ce sont les 5€ déduits de chaque voyage, puisque même dans le cas de force majeure, Flixbus sera inflexible.
L’entreprise n’affichera aucune considération de bon sens (annulation d’une formation par exemple !) pour vous rembourser dans son intégralité, le billet initialement réservé.
Un vrai manque de considération et de bon sens – une vraie machine à fric !