Philippe Thivat : Quelles ont été tes motivations à prendre une année loin des monts d’Auvergne ?
Léa Gabriagues : C’était quelque chose que j’avais prévu et dont j’avais discuté avec les coachs. Après 12 années au sein du club j’avais besoin de partir dans des pays étrangers pour me perfectionner avec la langue anglaise et de terminer mes études en master finance contrôle de gestion. Cette coupure a été très enrichissante, elle permet de revenir encore plus motivée.
P.T : Quels sont les pays que tu as visité ?
L. G : Je suis resté un mois et demi en Nouvelle Zélande avant de revenir, puis de repartir en Irlande 3 mois où j’ai joué 3 matchs dans le club des Galwegians avec un titre de championnes du Connacht. Le fait de jouer pour cette équipe m’a amené à être pas mal sollicitée dans la rue ; le rugby féminin se vit autrement dans ce pays. En France c’est plus anonyme et l’expérience a été très riche. Je suis très contente de cette année qui m’a fait voir d’autres cultures, une autre approche du rugby et qui a renforcé mon anglais.
P.T : Comment vis-tu ce retour à l’ASM Romagnat ?
L. G : Je suis très heureuse de retrouver mon club de cœur et toutes mes amies avec qui j’ai grandi sous les mêmes couleurs. Je suis très attachée à l’ASM Romagnat où je suis arrivée à l’âge de 14 ans. Je suis passée par tous les stades de la formation dans ce club, avant de remporter le titre en 2021 contre Blagnac. Il me tarde de refouler la pelouse du stade Michel Brun.
P.T : Tu as suivi les résultats de l’ASM Romagnat de très près je suppose, durant tes différents voyages ?
L.G : Oui bien sur, je n’ai jamais décroché de ce formidable groupe où j’ai des liens forts. Entre deux périples il m’est même arrivé de venir m’entraîner avec l’équipe, histoire de revoir tout le monde et de garder la forme.
« Un club avec un supplément d’âme » pour Léa Gabriagues
P.T : Quel regard avisé Léa Gabriagues porte-t-elle sur cette année particulière ?
L.G : Avec ce groupe très renouvelé il a fallu reconstruire durant une partie de l’année, ce qu’a réalisé le staff avec brio. Les résultats ont été irréguliers au début mais ont été salués en fin de saison avec notamment cette superbe victoire en quart de finale à Montpellier. Ce jeune groupe a un potentiel en devenir très intéressant. Il a trouvé son équilibre en fin de saison même s’il a échoué contre Blagnac en demi finale à domicile.
P.T : Quels vont être tes objectifs pour l’année prochaine ?
L.G : Au niveau professionnel il va falloir que je trouve du travail dans ma spécificité. Pour le côté rugby je vais devoir bosser dur pour retrouver mon niveau d’il y a 2 ans. En Irlande le rythme n’est pas aussi élevé qu’en France, je vais donc devoir m’accrocher pour recouvrer des bonnes sensations.
P.T : Dans un contexte où le rugby féminin évolue très vite ?
L.G : En effet tout va très vite aujourd’hui dans le rugby féminin où la plupart des clubs sont accompagnés par des structures professionnelles. Il faut que cela bouge sur notre territoire car à force nous fatiguons et il y a beaucoup de choses à gérer. Il est évident qu’il faut tendre vers une meilleure prise en considération du rugby féminin et du sport féminin en général. Et la région a besoin d’avoir un club de rugby féminin fort sur le long terme, comme le représente l’ASM Romagnat.
P.T : Pour conclure quelles sont les forces qui habitent ce club de l’ASM-Romagnat selon toi ?
L. G : Ce club véhicule de superbes valeurs avec un supplément d’âme qui fait sa singularité et sa réputation. Même si je n’ai pas fait beaucoup d’autres clubs, il y a ici, quelque chose en plus qui nous fait nous dépasser chaque week-end. Nous essayons de transmettre tout ce vécu et tous ces nobles sentiments qui nous habitent. Le public fidèle et nombreux qui nous suit abonde dans ce sens. De plus nous essayons de proposer un jeu agréable à regarder où le ballon vit beaucoup comme nous le demande notre staff.
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