Alors que la saison cycliste vient tout juste de s’achever, le week-end dernier, avec le Tour de Lombardie, ultime monument du calendrier, puis Paris-Tours, dont l’étoile malheureusement a pâli, les esprits sont déjà (un peu) en 2020. Orchestrée par la Société du Tour de France, la présentation officielle de La Grande Boucle projette en effet les coureurs vers l’été prochain et plus particulièrement vers Nice, ville de départ, le 27 juin. Une date avancée d’une semaine en raison de la proximité des Jeux-Olympiques de Tokyo.
Deux jours à Clermont… mais pas d’arrivée d’étape
L’information est de taille : Clermont, va retrouver l’atmosphère du Tour dont elle était privée depuis le 21 juillet 1988. Une date qui est restée dans la mémoire des suiveurs puisque c’est ce soir-là qu’avait éclaté l’affaire Delgado. Clermont n’accueillera pas une arrivée d’étape mais un départ et elle abritera la caravane durant deux soirs. Tout d’abord, le 10 juillet, en préambule de l’étape entre Châtel-Guyon et le Puy Mary par le col de Ceyssat et le massif du Sancy. Puis à la veille du départ de Clermont pour Lyon (11 juillet), avec l’ascension du col du Béal et le franchissement des Monts du Lyonnais. Si l’événement est de taille pour la capitale de l’Auvergne, elle l’est encore davantage pour la ville de Châtel-Guyon qui voit ses liens étroits avec le cyclisme récompensés. Nous reviendrons demain sur ce retour du Tour à Clermont.
Les Alpes en deux temps
Pour le reste, cette édition 2020, longue de 3470 km et riche de 29 ascensions, présentera une physionomie inédite. Elle exclura, en effet, presque totalement le nord du pays, à l’exception d’une excursion dans les Vosges et de l’inévitable- et non moins fastidieuse- dernière étape aux Champs-Elysées. Originale aussi la place dévolue au massif alpin, abordé dès le deuxième jour avec les escalades de la Colmiane et du Turini, avant une escapade à Orcières-Merlette, où Ocana avait dynamité la course en 1971. Les rescapés retrouveront les pentes alpines deux semaines et demi plus tard, en guise d’apothéose. Avec notamment le franchissement d’une nouvelle difficulté, le col de la Loze, présenté comme un épouvantail et abordé après l’escalade de la Madeleine.
Le seul et unique contre-la-montre de l’épreuve pourrait néanmoins se révéler décisif. Il aura lieu, en effet, à la veille de l’arrivée. L’exercice devrait toutefois sourire davantage aux grimpeurs qu’aux rouleurs puisque le « chrono » de 36 km, disputé dans les Vosges, s’achèvera par la sévère montée de la Planche des Belles Filles.
Ineos contre Jumbo Visma?
Si l’on pense généralement que le Colombien Egan Bernal est parti pour un long règne, on se demande comment se présentera l’équipe Ineos, ce monstre à trois têtes, au départ de Nice. Les trois derniers lauréats de l’épreuve (Froome, Thomas, Bernal) y cohabiteront-ils sans heurt ? Ils seront rejoints par l’Equatorien Richard Carapaz, le surprenant lauréat du dernier Giro. Face à eux, on peut nourrir les mêmes interrogations quant à l’harmonie régnant au sein de l’ambitieuse Jumbo Visma où le Néerlandais Tom Dumoulin rejoindra le numéro un mondial, le Slovène Primoz Roglic. Et sans doute, les outsiders ne manqueront-ils pas sur la Promenade des Anglais. A commencer par le jeune Slovène Tadej Pogacar, ou encore Thibaut Pinot, Julien Alaphilippe voire Romain Bardet, qui pourrait toutefois être tenté de privilégier le Tour d’Italie, une course susceptible de lui convenir. D’ici neuf mois, évidemment, les cartes peuvent être redistribuées.
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