Elle n’est ni prémonitoire, ni opportuniste. Dans la réalité, l’exposition « Le Mauvais œil », qui débutera le 19 septembre dans les locaux du FRAC Auvergne était sur les rails bien avant l’apparition de l’actuelle pandémie. Tout juste, pourrait-on convenir que la situation lui donne une résonance particulière. « Nous avons choisi de conserver ce projet, tel qu’il était conçu à l’origine, considérant aussi que les œuvres qu’il réunit constituent pour certaines les témoignages et les signes d’une prise de conscience générale et vitale qu’il nous faut développer dans les années futures » souligne Jean-Charles Vergne, le directeur du FRAC Auvergne et commissaire de l’exposition.
La source et le fil rouge
A la source même, le film de Clément Cogitore « The evil eye », qui s’est vu décerner en 2018 le fameux Prix Marcel-Duchamp, avec le soutien du FRAC Auvergne. La vidéo en appelle aux figures anciennes de la sorcière et de l’oracle pour éclairer notre époque qui comporte sa part de ténèbres. Elle est ici placé au cœur même de l’exposition. Sa bande son ainsi traverse les espaces, comme un fil rouge musical, dans un dialogue permanent avec les autres œuvres.
De croyances en tragédies
Une vingtaine d’artistes contemporains apportent leurs regards singuliers, leurs sensibilités, leurs interprétations comme autant de déclinaisons de ce « Mauvais œil ». De Marc Bauer à Agnès Geoffray, en passant par Christian Boltanski, Miriam Cahn, Gregory Crewdson, Seamus Murphy, Eric Poitevin, Loredana Sperini ou encore PJ Harvey, leurs expressions artistiques évoquent, tour à tour ou simultanément, la croyance et les mythes comme les grandes tragédies de l’histoire, les dévastations, les désastres, les effondrements. Chacun pourra lire ou apprécier, à sa façon, les effluves de cette superbe exposition collective. Y percevoir les traces d’un « éternel » recommencement de l’histoire, les signes d’un destin fatal ou, peut-être, les prémices d’un espoir, malgré tout. Mais nul n’échappera à l’envoûtement du « Mauvais œil ».
Exposition du 19 septembre au 10 janvier au FRAC Auvergne, 1 rue Barbançon à Clermont ; www.frac-auvergne.fr
Commenter