Premier bâtiment bio-conçu et à énergie positive construit par la ville de Clermont, le centre associatif et sportif Edith-Tavert est sorti de terre à l’automne dernier dans le quartier Saint-Jean juste à côté du tout nouveau Lycée Gergovie. Ce nouvel équipement a été conçu pour développer une surface de 4279m² dans lesquels prendront place un plateau sportif de 44m x 26m, soit un terrain de handball aux normes compétitions avec tous les équipement techniques et sanitaires requis par les fédérations sportives, 1500 places en tribune, un dojo, une salle de musculation, une salle annexe, un espace associatif de 300 m², une salle de presse, un bar et un garage sécurisé pour les vélos. Tout comme le lycée, ce bâtiment est construit avec la technique de l’ossature bois ce qui permet une vitesse d’exécution très rapide, sa mise en service étant programmée pour la prochaine rentrée scolaire.
Le label le plus ambitieux en matière environnementale
Le projet développé par le cabinet CRR Architecture vise le Label E4C2 qui est actuellement le label le plus ambitieux en matière environnementale. Concrètement, les matériaux de construction utilisés sont d’origine renouvelable et biosourcés et la consommation énergétique du bâtiment sera réduite grâce à une conception bioclimatique, des éclairages zénithaux et à LED, et une gestion technique centralisée. La structure porteuse sera réalisée en bois et l’isolation en paille, technique identique à celle utilisée pour le lycée voisin. Plus de 700 m² de panneaux photovoltaïque fourniront l’électricité nécessaire au fonctionnement des équipements, leur capacité de production étant supérieure aux besoins. Le label E4C2 impose également un impact réduit pour la phase de construction sur la parcelle et la végétalisation fait l’objet d’une attention toute particulière avec un net dépassement des obligations imposées par Plan Local d’Urbanisme.
« Ici c’est déjà l’avenir »
« Le gymnase, comme beaucoup de bâtiment est en train de faire sa petite révolution » explique Hervé Charletty, architecte associé du cabinet clermontois CRR « Ici c’est à la fois un gymnase, un lieu où les associations vont pouvoir venir faire du sport en dehors des heures classiques et une maison de quartier. L’architecture par essence s’adapte systématiquement aux nouveaux programmes que l’on voit naître. La ville est en train de muter, les programmes évoluent en même temps. Si l’on peut parler de complexité pour ce bâtiment cela vient des choix que nous avons fait pour qu’il soit vertueux en énergie et en bas carbone. Il y a encore un peu de béton mais nous avons trouvé l’adéquation avec des matériaux vertueux, économiques, sobres et surtout locaux pour travailler en circuit court au maximum. » La filière bois auvergnate a donc été sollicitée avec un peu d’approvisionnement de la Creuse et la paille qui permet l’isolation des murs provient de la Limagne. « Chez CRR, nous nous sommes engagé dans cette voie là » poursuit l’architecte « Nous travaillons sur des collèges, des lycées, des gymnases des bâtiments publics. Le public doit monter son curseur et montrer ce que sera la construction à venir. Ici c’est déjà l’avenir. »
Le bois, un matériaux de plus en plus utilisé
La très populaire histoire Les Trois Petits Cochons a longtemps véhiculé, à tort, une image de fragilité pour les bâtiments construit en bois. Faut-il le rappeler, les immeubles en bois de San-Francisco sont les plus anciens de la ville, ils ont résisté aux incendies et au tremblements de terre. Aujourd’hui rien ne s’oppose à ce que des bâtiments de plusieurs étages soit construits en bois. « Il y a maintenant des tours qui se construisent en bois » explique Hervé Charletty « nous sommes en train de faire des bureaux en bois sur 6 étages en Bretagne et nous avons des projets de grandes hauteurs. C’est l’avenir car on peut construire très rapidement grâce à des parties qui sont montées en atelier et qui sont assemblées facilement. Pour nous, architectes et aussi pour les bureaux d’étude, il y a beaucoup de travail en amont pour que l’assemblage soit parfait. Avec le bois, on a pas doit à l’erreur. Nous avons des logiciels très performants qui nous permettent de tout modéliser. Ici au centre Edith-Tavert, par exemple, la charpente a été modélisée ».
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