De cette nouvelle édition du Tour de France, on retiendra bien sûr la victoire finale d’Egan Bernal, au terme d’un incroyable scénario. En l’emportant à l’âge de 22 ans, le Colombien a sans doute signé un long bail…Toutefois, pour le grand public, c’est avant tout la formidable épopée du numéro un mondial, Julian Alaphilippe, qui restera dans les mémoires. Porteur du maillot jaune pendant 14 jours, le coureur montluçonnais était au niveau attendu par Patrick Bulidon, manager du Team Pro-Immo Nicolas Roux : « Julian est un coureur de caractère, avec une détermination sans faille. Il s’est forgé dans la difficulté de ses jeunes années. Dès les premiers jours de la course, il avait le maillot jaune en tête avec une étape taillée à sa mesure du côté d’Epernay (3eétape) et un contre-la-montre par équipe plutôt favorable à sa formation (2eétape). Il a été exact au rendez-vous qu’il s’était fixé. »
Un nouveau statut qui n’a pas changé le personnage

Selon Claude Tourret, Président du Vélo-Sport Montluçonnais, qui a vu les premiers coups de pédales du jeune Alaphilippe, le coureur a changé de dimension : « Gagner de grandes classiques, des monuments, parle aux spécialistes de cyclisme. Mais réussir un grand Tour de France et porter le maillot jaune, c’est une opportunité de se faire connaître de tous, dans le monde entier. » Mais pour le formateur, le Julian entrevu à la télévision et dans les journaux est bien celui qu’il a toujours connu : « Tout petit déjà, il avait cette formidable hargne, cette soif de la victoire et de tout donné. Il est arrivé au départ avec une idée claire en tête. Il a réussi à prendre le maillot et cette attitude qui le caractérise l’a aidé à conserver son maillot jaune aussi longtemps durant la course. »
La nouvelle coqueluche des médias
Souriant et disponible, le Biachet s’est volontiers prêté au jeu des médias, au risque de perde de l’énergie. Mais pour Damien Tardieu, journaliste de la radio montluçonnaise RJFM, Julian Alaphilippe a été égal à lui-même avec la presse : « On a commencé à suivre Julian dès ses premières grosses performances régionales en 2011. C’est un garçon qui s’est toujours rendu disponible avec les médias locaux et qui s’est montré immédiatement très à l’aise devant les micros, avec son côté extraverti. Depuis ses premières grandes victoires dans les classiques, son équipe a un peu « fermé les vannes », mais il sait tout de même se rendre disponible quand il vient voir sa famille du côté de Désertines (Allier). »
Un cyclo-cross de Riom écrasé de toute sa classe

Si le coureur de l’équipe belge Deceuninck-Quickstep a beaucoup arpenté les routes de la Ligue du Centre pendant sa jeunesse, il a aussi marqué le public auvergnat de toute sa classe. Frédéric Champion, Président du Vélo-club Riomois se souvient de sa participation au cyclo-cross National de Riom en 2013 : « Il portait ce jour-là un maillot de champion de France espoir mais dès le coup de feu de départ, il s’est comporté comme un pro en dynamitant la course. J’ai vu pas mal de coureurs sur nos routes auvergnates et Julian avait ce petit truc en plus qui caractérise les grands. Encore fallait-il savoir s’imposer au plus haut niveau et il a su faire les bons choix pour sa carrière. » Vainqueur majuscule de l’épreuve inscrite au calendrier national de cyclo-cross, avec près d’un tour d’avance sur l’ensemble de la concurrence, Julian Alaphilippe avait définitivement acté ce jour-là son entrée dans la cour des grands espoirs du cyclisme.
L’avenir semble maintenant radieux pour Julian Alaphilippe. Âgé de seulement 27 ans, le résident de la principauté d’Andorre s’est découvert un nouveau talent. Aux triomphes dans les grandes classiques (Milan-San Remo, Flèche Wallonne, Strade Bianche) vient s’ajouter la capacité de briller sur les grands Tours, pour encore et toujours porter plus haut les couleurs auvergnates sur les routes du monde entier.
Non les premiers coup de pédales sont a saint Florent sur cher a chacun ces honneurs