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J.L Brouillon -(c) F. Fall
J.L Brouillon -(c) F. Fall
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Jean-Luc Brouillon veut pouvoir choisir son moment

Le chanteur pour la jeunesse, Jean-Luc Brouillon, vient de mettre en ligne un clip ayant pour thème le droit de mourir dans la dignité à une date choisie. L'artiste se lance dans ce combat alors qu'il est lui même atteint d'un cancer.

Jean-Luc Brouillon présent discrètement sur la scène musicale auvergnate depuis largement plus de 40 ans, peut s’enorgueillir d’un CV bien fourni. Auteur, compositeur, interprète, musicien, pédagogue, directeur d’une école de musique, consultant, intervenant dans les écoles… Via ses interventions et ses disques, il a transmis son savoir et sa passion pour la musique et les instruments à de nombreux petits auvergnats. Mais aujourd’hui, l’artiste se retrouve contraint de délaisser son travail pédagogique pour se consacrer à un combat plus personnel contre cette maladie dont on n’ose à peine prononcer le nom : le cancer. Son premier contact avec le monde des oncologues date de quelques années, à l’époque où il a du accompagner ses parents sur leur fin de vie, tous deux malades. Il se retrouve aujourd’hui confronté à la même pathologie, et annonce, sans détour, souffrir d’un cancer du pancréas au stade métastatique. Accompagner des malades « jusqu’au bout » est une expérience suffisamment traumatisante pour ne pas vouloir la vivre à son tour. Alors Jean-Luc Brouillon a décidé de mener un combat sur le droit de mourir dans la dignité à une date choisie. C’est avec la musique, l’arme qu’il manipule le mieux, qu’il entend agir, sans pour autant, tomber dans le pathos. Il vient de mettre en ligne un clip intitulé Quand je sors, destiné à sensibiliser et convaincre les politiques réticents ou le milieu médical bloqué sur le sujet au nom de l’éthique.

Le « départ assisté » au cœur d’une convention citoyenne

Dès le mois d’octobre et pour une durée de six mois, une convention citoyenne va conduire à l’ouverture du débat sur la légalisation ou non, en France, de l’aide active à mourir, dans l’objectif de la rédaction d’un texte de loi en 2023. A quelques jour de l’ouverture de cette convention, les partisans se remémorent la lueur d’espoir suscitée par les mots d’Emmanuel Macron lors de la cérémonie de remise de la Légion d’honneur à Line Renaud au début du mois de septembre : « Votre combat pour le droit de mourir dans la dignité vous ressemble et nous oblige » avait-il déclaré, avant de préciser « Il est dicté par la bonté, l’exigence et cette intuition unique que c’est le moment de le faire, alors nous le ferons ».
D’autres pays européens ont d’ailleurs déjà adopté des lois sur l’euthanasie ou le suicide assisté : les Pays-Bas, la Belgique, l’Espagne et le Luxembourg. D’autres pays proches de l’Europe ont également fait le pas depuis longtemps, comme la Suisse. Les états les plus conservateurs comme le Royaume-Uni et Irlande ont ouvert le débat et se penchent désormais sur la question. La France doit donc se positionner plus clairement.

La loi Claeys-Leonetti

La loi Claeys-Leonetti de 2016 a instauré un droit à la sédation profonde et continue jusqu’au décès, pour les personnes dont le pronostic vital est engagé à court terme. Chacun peut aussi rédiger des directives anticipées, qui s’imposeront de fait, aux médecins si la personne n’est plus en état de les formuler. Mais alors que 90% des Français seraient favorables à l’aide active à mourir, cette loi reste méconnue et peu appliquée : 18 % à peine des Français ont rédigé leurs directives anticipées, et encore vingt-six départements français, ne disposent pas d’unité de soins palliatifs. Cela induit que les deux tiers des patients qui en auraient besoin n’y ont pas accès. « J’ai voulu apporter mon grain de sable et faire comprendre que la situation actuelle est particulièrement cruelle. Cette cause, qui me concerne comme tant d’autres, touchera certainement un jour chacun d’entre nous » explique Jean-Luc Brouillon.

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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