C’est le même monde, le nôtre, mais dans une toute autre dimension…Un monde précieux, fragile, dont on nous dit qu’il est aujourd’hui en péril. Jacques Curtil, qui fut l’un des créateurs du Festival du Court-Métrage à la fin des années 70, est aussi un photographe assidu, passionné par cet univers en miniature: le monde des insectes.
« J’ai toujours été attiré par la nature et, plus particulièrement, par l’animal d’une façon générale depuis mon plus jeune âge. La macrophotographie d’insectes n’a fait qu’augmenter mon intérêt » explique-t-il aujourd’hui. Et le photographe de poursuivre: « quand on approche de ce monde, on découvre des choses étranges, inimaginables on se pose des questions et l’on se renseigne. Ensuite, c’est un subtil aller-retour entre les connaissances acquises et le rendu des photos. Tout cela ne fait pas de moi un entomologiste mais plutôt un esthète de ce petit monde ».
« Affaire de patience, de calme et de souplesse »
Demandant connaissance, observation et réactivité, la macrophotographie d’insectes révèle, avec détails, ces créatures qui nous entourent et que, le plus souvent, nous ignorons. Elle demande beaucoup de patience, et d’attention, et de maîtrise. Pourtant, selon Jacques Curtil: « il est possible désormais, grâce au matériel photo numérique, de faire de la macrophotographie avec aussi bien du matériel grand public (les compacts) que du matériel très professionnel (les reflexs). En ce qui me concerne, quand le matériel spécialisé a été apprivoisé, cela a été affaire de patience, de calme et de souplesse. Je photographie le plus possible à main levée, sans flash. Ensuite c’est le regard posé sur ces petites bêtes qui fait la différence. On peut soit avoir un regard très naturaliste, où l’insecte est montré dans tout son naturel, son environnement, soit le voir comme un objet artistique à magnifier« .
Hasards et habitudes
Bienheureux, sans doute, celui qui prend le temps d’observer la nature et se donne les moyens de la « capter » au gré de balades champêtres et solitaires. Comme un ramasseur de champignons, le photographe a « ses » endroits intimes et secrets. Mais il est aussi en quête de découverte. « J’ai quelques lieux où je me rends d’une façon régulière, souvent près d’étangs, de ruisseaux, lacs. Mais je photographie aussi au hasard de mes randonnées et dans le terrain qui jouxte ma demeure. Pour les insectes, l’hiver est une saison plutôt calme. J’aime particulièrement le printemps et la fin de l’été, plutôt en fin de journée mais je ne dédaigne pas le matin. Ce sont là des moments de la journée où la lumière est la plus intéressante pour les couleurs ou la mise en valeur des formes » confie cet amoureux de la nature.
Un résumé de dix années
Une exposition des photos d’insectes de Jacques Curtil aura lieu du 4 au 23 mars à la Maison des Beaumontois. Elle résume le travail qu’il a entrepris depuis une dizaine d’années et témoigne d’une recherche esthétique et graphique. « J’aimerais que le public regarde ce monde minuscule en train de disparaître avec curiosité et admiration. Je n’irais pas jusqu’à dire attirance car il est difficile de passer outre des siècles de phobies et de peurs ancestrales » explique le photographe dont les images constituent, à leur façon, un plaidoyer pour un monde en danger.
Exposition « Un autre monde, une approche artistique du monde des insectes » du lundi 4 au samedi 23 mars à la Maison des Beaumontois, 21 rue René-Brut à Beaumont (lundi au vendredi de 9h à 19h, samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h). Entrée libre.
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