Le passage de la tempête Bert a généré des coups de vent impressionnants sur le département du Puy-de-Dôme. Une rafale de 110 km/h a été enregistrée dimanche après-midi à Clermont et même un peu plus, dans certaines zones comme le massif du Sancy. Par principe de précaution et avec un département classé en vigilance orange, il allait de soi que les parcs et jardins municipaux devaient rester fermés et la roue panoramique de la place de Jaude à l’arrêt. Mais pourquoi la SNCF a-t-elle interrompu le trafic des TER et des Intercités toute la matinée du 25 novembre ? Le principe de précaution se justifie tout à fait, mais des rafales de vent, même assez fortes, ne peuvent pas renverser ou faire dérailler les trains. Une motrice Sybic qui tracte une rame entre Clermont et Paris pèse à elle seule près de 90 tonnes, même un typhon aurait du mal à la faire bouger. Alors, il faut regarder du côté des infrastructures et de l’organisation interne pour comprendre la décision de la fermeture des liaisons.
Le problème de la végétation
Une voie ferrée nécessite énormément d’entretien pour juguler la végétation qui pousse le long des voies, un travail colossal compte tenu de la taille du réseau. Même s’il existe des solution mises en place après l’arrêt du fameux glyphosate, c’est surtout l’herbe qui apparaît sur le ballaste qui est traitée. Les nombreux arbres qui poussent spontanément sur l’emprise des voies, nécessitent quant à eux des interventions humaines et mécanisées. C’est là que le problème se pose pour la SNCF qui faut-il le rappeler à séparé les activités en créant plusieurs entités dont SNCF Réseau. Dans un élan de réduction des coûts de la masse salariale, de nombreuses brigades d’employés en charge de l’entretien des voies et des infrastructures ont été supprimées tant sur les lignes TER que sur les grandes lignes Intercités. La végétation se fait donc envahissante par endroit et des arbres laissés sans entretien, peuvent facilement tomber sur les rails ou sur les lignes électrique, les jours de coups de vent.
Moins de personnel, moins d’interventions
Les équipes d’interventions ayant aussi été réduites, la mobilisation en cas d’incidents, même minimes, devient si longue, qu’il vaut mieux supprimer des trains plutôt que gérer des usagers « bloqués dans la pampa ». Si l’on peut comprendre les raisons de gestion qui imposent que le matériel roulant reste dans les dépôts, on ne peut malheureusement que constater la très nette dégradation d’un service public pourtant indispensable durant des épisodes comme celui de Bert.
De son côté la CGT dénonce le manque de moyens et prédit une situation qui va se dégrader encore un peu plus avec les prochains épisodes, liés au dérèglement climatique. Pour cela, mais aussi pour d’autres raisons comme l’ouverture à la concurrence et l’arrêt du fret, le syndicat annonce un mouvement social le 12 décembre prochain.
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