Clermont Auvergne Opéra s’apprête à dévoiler le contenu de sa saison 2024/2025 intitulée Ricochet. Cette nouvelle saison qui promet « Une programmation riche et variée qui fera la part belle à la légèreté, aux nouveautés et à l’humour ! » est la première montée par une équipe désormais chapeautée par Ève Coquart, nommée directrice de la structure en mars dernier, après une mission de remplacement de six mois durant laquelle elle a du porter la programmation de son prédécesseur.
De La vie parisienne à la vie clermontoise
Ève Coquart est ardennaise, née dans une famille de musiciens. Elle a d’abord été violoncelliste à Charleville-Mézières et a découvert le chant en accompagnant une opérette à Paris. La vie parisienne a été un déclencheur et l’a décidée à partir pour Paris afin de devenir chanteuse professionnelle. Au bout de 14 ans, elle est venue s’installer à Clermont ,en 2017, où elle a créé une agence événementielle dans la musique et une association qui a pour vocation de promouvoir la musique, classique en particulier, dans les crèches auprès des tout-petits, de leurs parents et du personnel.
7 Jours à Clermont : Que saviez-vous de Clermont Auvergne Opéra avant d’arriver à sa direction ?
Ève Coquart : Je connaissais l’impact, le rayonnement, la réputation de Clermont Auvergne Opéra. Je connaissais son travail à l’échelle nationale mais je ne connaissais pas le fonctionnement interne et je n’avais pas forcément en tête tout le travail de médiation au service des publics, des populations. Cela me réjouit et je me suis rendu compte que c’est une partie importante du travail de l’association.
7JàC : Cela confirme ce que vous pensiez de la dynamique culturelle globale de la ville ?
E.C : Complètement… et cela renforce mes envies. Quand je suis arrivée à Clermont, j’ai vraiment été interpelée par toutes les forces culturelles de la ville et toutes les propositions. Tous les soirs, on peut sortir et voir quelque chose de différent. Chacun peut trouver chaque soir, un spectacle qui lui convient en fonction de son envie et de ses goûts.
7JàC : Selon vous, CAO avait le bon positionnement dans cette dynamique ?
E.C : Clermont Auvergne Opéra était là, existait… peut-être de façon attendue. Ce que j’aimerai aujourd’hui c’est que l’on réussisse à être beaucoup plus moteur dans cette dynamique, que l’on crée des liens avec d’autres structures culturelles pour renforcer notre impact et affirmer encore plus notre positionnement sur le territoire.
Créer une saison qui parle à tout le monde
7JàC : Vous n’étiez pas sûre de devenir directrice de CAO, comment avez-vous travaillé cette saison ?
E.C : La nouvelle saison a été faite quand j’étais chargée de mission et je ne savais pas si j’allais rester ou pas à ce poste. C’était hyper intéressant parce que l’enjeu était à la fois de créer une saison qui parle à tout le monde, qui réponde à des convictions personnelles et aussi à des urgences pour l’association. En même temps, elle ne devait rien imposer de trop fort à une future direction qui potentiellement pouvait ne pas être moi.
7JàC : Et au final vous en êtes satisfaite ?
E.C : Je suis fière de la saison qui va venir car elle arrive à colorer et à donner des directions et des lignes sur des choses auxquelles je crois beaucoup, qui sont des premières phases d’engagement, des premières petites graines que l’on va semer et on verra comment les choses vont évoluer. Oui, je suis finalement assez fière de cette saison. La thématique Ricochet sera une thématique qui « imposera » moins que ReBelles.
7 Jours à Clermont : Votre expérience de la scène vous a-t-elle servi pour programmer ?
Ève Coquart : Mon expérience de la scène est un véritable outil pour pouvoir savoir vers quoi je me dirige. Lors des premières représentations auxquelles j’ai assisté dans la salle, et pas sur scène, j’était presque plus stressée que quand je dois aller jouer. Ce que j’adore dans ma position actuelle, c’est l’accompagnement des artistes. Je les aime profondément, les chanteurs en particulier parce que je les connais tellement bien… Ce sont des collègues et des amis, je les connais dans leurs forces et aussi dans leurs travers. L’accompagnement des artistes fait partie de l’ADN de Clermont Auvergne Opéra, il va falloir continuer à renforcer cela avec la révélation grâce au Concours de chant et l’accompagnement.
Viser la pluridisciplinarité
7JàC : Quelles sont les grandes ligne à retenir de la saison 24/25 ?
E.C : Ce qui est important pour moi quand je choisis un spectacle, c’est évidemment mon goût, ce vers quoi j’ai envie de diriger l’association, mais en même temps m’ouvrir à des goûts qui ne sont peut-être pas les miens mais qui gardent une ligne esthétique. Il faut que cela plaise à un maximum de monde. Il faut garder l’opéra classique typiquement mais ensuite aller balayer autre chose, viser la pluridisciplinarité, avec des choses plus ouvertes, en modernisant un peu, tout en gardant un authenticité vraiment forte. C’est donc réussir à teinter une saison, et l’association, avec ce que je crois dans l’art lyrique mais aussi avec des choses accessibles et faciles pour tout le monde.
7JàC : Justement, prouver que le lyrique est accessible à tous est un enjeu fort pour le milieu ?
E. C : Je pense que l’on peut proposer un spectacle exigeant et très pointu esthétiquement et en même temps qu’il soit facile et ludique. Quand on va voir un grand film au cinéma, il peut être pointu au niveau de la photo ou de la direction d’acteurs et en même temps accessible à tous les publics. Pour la musique c’est pareil, l’idée c’est vraiment de réussir à proposer une programmation forte et pointue mais en même temps accessible et divertissante. Nous devons réussir à faire passer que ce qui est joué est là pour divertir et ne va pas forcement prendre la tête parce que la chanteuse va se suicider à la fin ou devenir folle…. c’est souvent le cas mais pas toujours. Pour l’opéra l’enjeu est important et cela passe peut-être par des changements de genre.
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