Après un projet de déménagement avenue de la République dans l’enceinte Franc Rosier, l’ESC Businness School de Clermont a finalement préféré rester boulevard Trudaine et jouer la carte de l’agrandissement. Pour récupérer la place nécessaire, l’école a pu signer un bail avec la Ville de Clermont et, ainsi, récupérer l’immeuble qui servait de Maison des associations. Ce bâtiment contre lequel est venu se greffer une partie neuve, va permettre une extension de 4 000 m² (plus de 3 000 m² utiles) ou prendront place 18 nouvelles salles de cours et des espaces destinés à la formation, au coworking et à l’hébergement de l’incubateur SquareLab. L’ESC bénéficiera d’une surface de 14 000 m² à l’issue du chantier. C’est l’entreprise Bouygue Bâtiment-constructeur en collaboration avec le cabinet clermontois CRR Architecture qui est chargée du chantier.
Construction et réhabilitation
« C’est un projet mixte car on est sur une réhabilitation avec de l’existant très ancien du XVIIIe » explique l’architecte Hervé Charletty. « On a des morceaux de bâtiment en pierre, on a ajouté des planchers collaborants avec du métal et du béton et nous avons une extension en bois. CRR n’a pas hésité à proposer de construire en bois, pour une raison évidente de complexité du chantier en pleine ville. Les lieux sont exiguë, avec le bois on peut mettre en œuvre très rapidement, de manière silencieuse, sans gravois, ce qui n’est pas le cas pour la partie ancienne ». Le cabinet CRR maîtrise les projets de bâtiments peu gourmands en énergie (c’est à lui que l’on doit le nouveau centre sportif Edith-Tavert) un élément qui figurait dans le cahier des charges de l’ESC. « C’est aussi pour cela que l’on est là, parce que le développement durable est notre spécificité. Nous avons pu aller vers un bâtiment « classé E3C1 » qui n’est pas extrêmement vertueux mais qui s’en approche, et vers une autre labellisation européenne le BREEAM niveau « very good » qui est attribuée essentiellement aux bureaux. C’est précisément la charpente en bois qui nous permet de descendre en carbone grâce à l’isolation et aux murs bois. Tout ce que l’on construit en neuf nous permet d’être extrêmement vertueux, cela compense le fait que l’on est un peu déficitaire sur le bâtiment réhabilité. On a beaucoup travaillé avec l’Architecte des Bâtiments de France et nous allons refaire les enduits à la chaux, mettre des menuiseries bois donc il faudra isoler par l’intérieur » précise Hervé Charletty.
Faire cohabiter le neuf et l’ancien
« C’est très compliqué de tout faire cohabiter » explique l’architecte. « Là nous sommes sur 4 bâtiments : On a la partie la plus récente de l’ESC des années 80 à côté du bâtiment XVIIIe et deux bâtiments XIXe. Ils sont assez dissemblables et l’important, pour nous, était de retrouver le principe initial de cour. Dans ce cœur, beaucoup de voitures vont disparaître, on va reverdir et redonner très respectueusement à cet ensemble, une écriture extrêmement sobre avec une vêture en zinc, avec un système de façade qui se rapproche de l’existant, au rythme des fenêtres. Ce qui a plu dans notre projet, c’était de dégager, de grands plateaux, de grands espaces, mais c’est un choix compliqué d’aligner les niveaux. Il fallait retrouver dans la construction la simplicité et la sobriété ».
Le chantier est aujourd’hui hors d’eau et sa mise en service est programmée pour le mois de septembre 2024. Au total la construction du Campus Trudaine XL coûtera 14 millions d’euros, dont 50% sont apportés par les collectivité locales.
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