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Douglas Mont- photo Véronique Feuerstein.
Économie

Douglas Mont redonne un nouveau souffle à Rispal

Designer bien connu des Clermontois, Douglas Mont s’est mis en tête de faire revivre la marque de luminaires Rispal pour en faire demain une marque célèbre de l’univers de la maison.

C’est l’histoire d’une passion, celle que Douglas Mont, peintre et designer voue au design des années 50-60 et à la fameuse Mante Religieuse éditée par Rispal, la 14.950 de son vrai nom. Précurseur dans la création de mobilier d’extérieur lumineux en plastique aux formes rebondies, moulées en une seule pièce, le Clermontois avait envie de quelque chose de plus noble, de plus naturel, de plus artisanal. « Je voulais construire une marque de luminaires dans l’esprit de Serge Mouille, de Jean Prouvé. Dans mon salon, j’avais toute une collection de lampadaires Rispal. J’avais la solution à portée de main mais je ne la voyais pas. Puis, je me suis dit pourquoi je ne rééditerai pas mon lampadaire préféré ? »

 Rispal : une marque à forte notoriété  

Mante religieuse.

La Mante religieuse est une icône du design créée dans les années 50 par la société de luminaires et de mobilier, fondée par Georges-Léon Rispal, en 1924, au cœur du faubourg Saint-Antoine à Paris. Fortement concurrencée par l’arrivée du plastique, la marque disparaît en1982.

Douglas Mont doit se livrer à une véritable enquête policière pour retrouver les ayant droits afin de s’assurer de pouvoir exploiter les modèles et les marques. Il s’associe à Clément Bergès, un fabricant de luminaires. Le designer souhaite rééditer la Mante religieuse, produit phare de la marque. « J’ai commencé à comprendre pourquoi la lampe n’avait jamais été rééditée » dit-il en attrapant la lampe d’époque située dans son salon. « Elle ne peut pas passer les normes actuelles car elle est totalement instable. J’ai du la redessiner. Heureusement, les lampes Rispal étaient dessinées par un bureau de style. Elles n’appartenaient pas à un auteur mais à la marque. Je pouvais modifier le dessin ». Douglas redessine le piètement et rajoute un petit cône qui sort de l’abat-jour pour distinguer la lampe d’origine de sa création. Mais il ne sait pas qu’il n’est pas encore au bout de ses surprises, avec la fabrication de l’abat-jour en acétate de cellulose. « L’acétate de cellulose est une matière plastique inventée en 1865. Elle est extraite de fibre de coton ou de pulpe d’arbre. C’est un polymère naturel qui a été dépassé ensuite par les produits pétroliers, bien moins coûteux. Elle est aujourd’hui fabriquée en Italie et aux Etats-Unis, sous la forme de film. Une fois le film obtenu, j’ai du tout réinventer sans document de fabrication, sans outillage, sans moule ».

Phasme.

7 ans pour relancer la marque

Sept ans auront été nécessaires pour relancer la marque Rispal. Douglas réadapte des modèles et en dessine d’autres. L’objectif est de faire du mobilier, des sièges, des tables basses, des guéridons de participer à l’univers de la maison en créant un esprit Rispal.

En parallèle, Douglas collabore avec la marque Banwood qui fabrique des draisiennes rétro, l’ancêtre du vélo, avec un siège en cuir et des pneus Michelin. Il commercialise toujours meubles et luminaires qui ont fait sa gloire et lui ont permis d’être élu meilleur jeune designer par le magazine Elle décoration ou d’être édité chez Habitat.

Et quand le Clermontois ne se passionne pas pour le design, il s’intéresse aux automobiles de collection et plus particulièrement aux Porsche. C’est cet engouement qui lui a permis de développer son projet de luminaires design. Il avait en effet monté une petite affaire d’import de voitures des Etats-Unis avec son père qui ont connu de belles progressions.

 

Boomerang.

À propos de l'auteur

Véronique Feuerstein

Diplômée en histoire de l’art, Véronique Feuerstein a deux passions : le patrimoine et l’économie. Après un début de carrière au quotidien l’Eveil de la Haute-Loire au Puy-en-Velay, elle a collaboré au magazine de territoire Massif central puis est devenue rédactrice en chef de Massif-central entreprendre pendant neuf ans. Elle a ensuite participé au lancement d’un nouveau média : la Montagne entreprendre, appartenant au groupe Centre France.

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