Adel Fersi, leur entraineur, annonce que ses deux nouvelles pépites : « sont des garçons sérieux, des bosseurs. » Il les a inscrits tous les deux au championnat d’Auvergne Rhône-Alpes en fin d’année dernière, championnat qu’ils ont remporté. L’étape suivante était naturellement le championnat de France, les 14 et 15 janvier derniers à Pessac, à côté de Bordeaux, où là encore, les deux ont brillé. « C’était dur, mais ça leur fait une expérience. Être champions d’Auvergne Rhône-Alpes, puis finir en huitième de finale du championnat de France pour Mokhtar et en quart de finale pour Tidiane, pour un club comme le nôtre, c’est gratifiant. Je suis content pour eux, pour le club et pour le quartier Saint-Jacques. L’objectif était de faire un bon championnat Auvergne Rhône-Alpes, ils ont fait encore mieux que ça » se félicite l’ancien champion, lui-même formé par le grand Tony Maulus.
Mokhtar Bey
Mokhtar Bey boxe en cadet 2, en moins de soixante kilos. Du haut de son mètre quatre-vingt et de ses quinze ans, le jeune boxeur est longiligne, presque filiforme, ce qui prouve que le noble art peut être pratiqué par toutes et tous, qu’importe le profil. De novembre à décembre 2022, Mokhtar Bey a disputé le championnat d’Auvergne Rhône-Alpes : « Mon coach m’a prévenu une semaine à l’avance qu’il m’avait inscrit à la compétition. J’étais prêt. » Championnat que le boxeur a emporté haut la main, alors qu’il n’avait jamais disputé de match auparavant. Champion régional après dix combats pour autant de victoires, la performance est remarquable, et remarquée. « Ces résultats m’encouragent. Je vise de nouveau le titre de champion d’Auvergne Rhône-Alpes l’an prochain, et une bonne place au prochain championnat de France. » La saison prochaine, Mokhtar boxera en junior. Quant à la catégorie, il ne sait pas trop dans laquelle il luttera, dans la mesure où il a du mal à stabiliser son poids, ce qui est somme toute naturel pour un garçon de quinze ans : « J’ai commencé l’année à soixante-quatre kilos, depuis, j’en ai perdu six que je n’arrive pas à reprendre. » Le plus surprenant avec ce jeune boxeur, et ça vaut aussi pour son copain Tidiane Condé, c’est avec quelle simplicité et quel naturel il aborde la compétition. Sans aucune pression. Sans pression, certes, mais déterminé. Indéniablement, Mokhtar a du talent, un talent acquis et entretenu avec rigueur, travail et discipline. Pour ça, on peut toujours compter sur son entraineur Adel Fersi qui encadre les cent cinquante licenciés de tous âges inscrits au club cette année, filles et garçons. La réputation du Clermont Boxe Saint-Jacques n’est plus à faire.
Tidiane Condé
Lycéen de dix-sept ans, Tidiane Condé vient du basket. Il y a tout juste un an, il a traversé le couloir pour s’inscrire à la boxe. « Avant, je faisais du basket à l’ALFA Saint-Jacques. Juste à côté, dans le même gymnase. J’ai continué le basket jusqu’à ce que Adel me trouve un combat. Sinon, je pratiquais les deux en même temps : boxe et basket. » Tidiane Condé est junior. Il accuse cinquante-sept kilos à la pesée
pour un mètre quatre-vingt-huit. Même profil longiligne que Mokhtar Bey. Étant donné sa corpulence, Tidiane boxe en poids plume. Avant de disputer le championnat d’Auvergne Rhône-Alpes, le jeune homme avait acquis un peu d’expérience avec quatre combats à son actif. Comme Mokhtar Bey, après avoir été sacré champion d’Auvergne, Adel Fersi l’a inscrit au championnat de France où là, il s’est hissé en quarts de finale. « J’ai perdu face à celui qui allait devenir vice-champion de France. » Pour un tout jeune boxeur, c’est extrêmement valorisant et motivant. De motivation et de persévérance, Tidiane n’en manque pas derrière son apparente douceur et sa timidité adolescente : « Je vais continuer, je ne lâcherai pas. Le championnat de France était un avant-goût. Ça m’a fait découvrir ce qu’était la compétition. Jusque-là, je n’avais fait que des combats lors de galas. J’ai découvert la compétition sur plusieurs semaines avec le championnat d’Auvergne Rhône-Alpes où, après un combat, on se prépare pour y retourner la semaine suivante. Au championnat de France, j’ai rencontré des gens de toute la France. Certains que je connaissais uniquement par les réseaux sociaux. J’ai rencontré des boxeurs professionnels que je n’avais jamais vus en vrai. Je vois tous ces clubs, tous ces boxeurs, ça m’ouvre les yeux. Ça me motive vraiment. J’ai vu ce que c’était la vraie boxe. » Tidiane Condé est incontestablement ultra motivé. Il a déjà coché les dates du prochain championnat de France sur son agenda. Mokhtar et Tidiane, les deux nouvelles coqueluches de la boxe clermontoise qu’il va falloir suivre de près. Déjà grands par la taille, ils sont appelés à devenir grands tout court.
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