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Le personnel du CHU est fin prêt.
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COVID-19 : le Puy-de-Dôme est prêt !

La pandémie Covid 19 n’épargnera pas le Puy-de-Dôme. Les trois premiers cas ont été annoncés ce 5 mars. Le centre hospitalier universitaire de Clermont-Ferrand est prêt à faire face, personnels et organisations sont sur le pied de guerre. Les personnes fragiles sont particulièrement exposées à la forme grave de la maladie, mais huit fois sur dix, tout se passe bien. En revanche, le virus est très contagieux.  

Dans le Puy-de-Dôme, trois personnes viennent d’être confirmées positives au COVID-19. Il s’agit d’un couple et d’une dame, tous les trois âgés d’une cinquantaine d’année. D’après les premières investigations, ils pourraient être en lien avec le cluster de Mulhouse. Ces trois personnes sont actuellement prises en charge au centre hospitalier universitaire de Clermont, dans le service de maladie infectieuse, dans les conditions requises pour ce type de pathologie. À ce jour, leur état de santé n’inspire pas d’inquiétude.

Les équipes de l’ARS, en coordination avec Santé publique France, mènent les investigations pour identifier les personnes qui auraient été en contact étroit avec les trois patients (1).

A Clermont, le CHU est sur le pied de guerre pour faire face à une épidémie qui semble aujourd’hui inévitable, tant le virus est contagieux. “Les services concernées ont revu leur organisation interne en lien avec le COVID-19” précise  Elisabeth Lac, Coordinatrice Générale des Soins. “L’enjeu est de freiner la transmission du virus qui circule actuellement et de protéger les zones non ou peu touchées. Pour cela, chacun doit mettre en place les mesures barrières recommandées :  se laver très régulièrement les mains, tousser ou éternuer dans son coude, se moucher avec un mouchoir à usage unique qu’il faut mettre ensuite dans une poubelle, éviter de se serrer la main et de se faire la bise » martelle le Dr Olivier Baud, médecin du service d’hygiène hospitalière.

Huit fois sur dix, la maladie est bénigne » rappelle le Professeur Henri Laurichesse, chef du service de maladies infectieuses et tropicales. “Ce sont les symptômes d’une rhinite, d’une rhinopharyngite ou d’une bronchite. Chez les enfants, elle passe même parfois inaperçue. En revanche, les personnes immunodépressives et les personnes âgées peuvent présenter des formes graves. L’incubation est lente, entre 5 et 8 jours.

Protéger les soignants

Le Professeur Henri Laurichesse.

Il est capital pour lutter contre l’épidémie de protéger les malades, les personnes âgées et les personnels soignants.” C’est une des priorités du Professeur Henri Laurichesse et d’Elisabeth Lac. Tout le personnel, des personnels de service, des personnels de ménages, aux médecins, en passant par les soignants, sont formés pour être vigilant et limiter la propagation du virus. Il faut reconnaître que le virus choisit mal son moment pour réclamer une vigilance accrue. Les personnels hospitaliers réclament au gouvernement une amélioration des conditions de travail et l’arrêt des restrictions budgétaires depuis plusieurs mois, sans grand succès. La priorité du moment va déplacer le curseur. La santé publique nécessite du personnels en nombre, et en bonne santé. Elisabeth Lac n’exclut pas de faire appel à l’intérim ou plus sûrement aux personnels retraités si une épidémie touchait le personnel du CHU.

C’est aussi pour éviter la propagation du virus que les prélèvement au Centre de Biologie sont parfaitement encadrés et effectués par une équipe rodée. “Ici nous analysons les prélèvements du CHU de Clermont, mais aussi ceux de Montluçon, Moulins, Vichy et Aurillac” précise  le Professeur Cécile Henquell, cheffe du service virologie.  Quatre à cinq heures d’analyses sont nécessaires pour déterminer si le patient est porteur du COVID-19. “Nous avons une “équipe dédié uniquement à ces prélèvements et à leur analyse.” Pour l’instant, le laboratoire traite un peu plus d’une dizaine de prélèvements chaque jour, mais la cadence risque d’augmenter assez rapidement.

Sur les 24 lits du service de Maladies Infectiologies et Tropicales du Professeur Henri Laurichesse, 3 sont dédiés au COVID-19. Un protocole à l’entrée et à la sortie de la chambre, beaucoup plus long à appliquer pour le personnel soignant, permet d’éviter au toute contamination. Dans le service de réanimation, deux autres lits sont mobilisables immédiatement si nécessaire.

Mais le premier contact des patients passe prioritairement par le SAMU. “Nous enregistrons 10 % d’appel supplémentaires depuis une vingtaine de jours”, explique le Docteur Daniel Pic, chef du SAMU-SMUR. Chaque jours, une équipe de trois à cinq personnes traitent quelques 1000 appels.. “Nous avons renforcé nos équipes en semaine pour assurer la régulation et la bonne orientation es patients. Si nous avons une suspicion de Covid 19, nous organisons un rendez-vous avec le centre de prélèvement.” Les patients viennent uniquement sur rendez-vous pour le dépistage. “Les équipes d’urgence du Samu sont équipées de pack pour protéger les soignants lors d’une prise en charge, et de kit de désinfection des véhicules si nécessaires.”

Face à une épidémie qui s’annonce de grande ampleur, il est plus que temps de ne pas surcharger les hôpitaux. Les règles de bon sens s’appliquent. Le suivi à domicile pour les personnes ne présentant pas de forme sévère et pas de facteurs de risques particuliers est désormais possible, évitant ainsi une hospitalisation. La prise en charge à domicile des patients qui ne nécessitent qu’une surveillance et un confinement par les professionnels de santé libéraux s’organise actuellement en Haute-Savoie.

Au CHU, une réunion de crise réunit les chefs de services concernés chaque jour.

 

Les consignes

En cas de fièvre ou sensation de fièvre, toux, difficultés à respirer, dans les 14 jours suivant leur retour d’une zone où circule le COVID-19, les personnes doivent contacter le Samu Centre 15 et éviter tout contact avec leur entourage, et conserver un masque. Il est demandé de ne pas se rendre chez son médecin, ni aux urgences de l’hôpital.

Une plateforme téléphonique, accessible au 0800 130 000 (appel gratuit depuis un poste fixe en France, 7 jours sur 7, 24h/24) permet d’obtenir des informations sur le COVID-19 et des conseils non médicaux pour les voyageurs ayant été dans une zone où circule le virus ou ayant côtoyé des personnes qui y ont circulé.

 

(1) Ces personnes, une fois identifiées seront contactées pour être informées et une conduite à tenir leur est communiquée (surveillance de l’apparition d’éventuels symptômes comme une toux ou de la fièvre, et si apparition de symptômes, appel du 15 immédiatement, sans passer par une consultation en cabinet de ville ou dans les services d’urgence). Seules les personnes identifiées comme contact proche dans le cadre de cette investigation, seront contactées. En l’absence d’appel de la part des autorités sanitaires, il n’y a pas de mesure particulière à prendre, mise à part appliquer les gestes barrières.

 

 

À propos de l'auteur

Sonia Reyne

Journaliste en Auvergne , elle couvre les thématiques liées à la ruralité, l’environnement, les alternatives sociales, économiques ou agricoles, le numérique et les atouts de la région. Après une longue collaboration avec La Galipote, Sonia est passée par La Gazette de Thiers, La Montagne et d'autres titres locaux. Elle collabore régulièrement aux 4 saisons du Jardin bio ainsi qu'à Village magazine. Présidente du Club de la presse Auvergne, elle préside également l'Union des Clubs de la Presse de France et Francophones.

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