Une rue scolaire est une rue située à proximité d’une école, que l’on rend temporairement piétonne en la fermant à la circulation automobile aux heures de rentrée et de sortie des classes. Le but de mettre les enfants en sécurité, d’apaiser la rue et d’encourager les déplacements à pied ou avec des moyens alternatifs. La ville de Clermont a décidé de lancer une expérimentation rue scolaire en cette rentrée 2022/23 après avoir fait le constat qu’autours de certaines écoles, règne une jolie pagaille lors de ces moments qui rythment la vie des établissements. « L’objectif est de ne pas mettre en conflit les voitures et les enfants » explique Cyril Cineux adjoint au maire de Clermont en charge de la circulation et de la mobilité durable. « Il y a des écoles où l’on constate des gros problèmes de stationnement anarchique et donc dangereux. Des gens se garent « en vrac » sur un trottoir, peuvent reculer sans voir les enfants qui n’apparaissent pas dans les rétros à cause de l’angle mort, bloquent le passage des poussettes sur les trottoirs… c’est tout cela que nous devons régler en mettant en œuvre des rues scolaires qui permettent de créer des espaces détendus où l’on a pas besoin de se soucier de la sécurité »
Concertation et expérimentation
« La mise en place des rues scolaires le matin et le soir, peut-être à midi, nécessite de la concertation, avec les riverains et avec les parents d’élèves dont certains viennent en voiture pour de bonnes raisons parfois des mauvaises. Encore une fois, l’objectif n’est pas d’embêter les riverains et les parents mais bien de sécuriser les enfants aux abords des écoles » précise Cyril Cineux. Deux établissement, Aristide Briand et Edouard Herriot, ont été choisis pour mener le projet qui se fera en deux temps. De la rentrée jusqu’aux vacances de la Toussaint une phase de concertation sera menée pour comprendre les problématiques et les attentes. Elle sera suivie d’un phase expérimentation. Si celle-ci se montre concluante, le dispositif pourra être étendu à d’autres écoles. « Nous avons choisi ces deux écoles par facilité » explique l’adjoint « Il y a des écoles où il serait extrêmement complexe de barrer le matin, car on risquerait d’assister à des reports de stationnement. On teste là où il y a le plus de facilité. L’objectif est d’aller vers le plus d’école concernées, mais il y en a peut-être où il n’est pas nécessaire de passer en rue scolaire mais plutôt de partir sur d’autres aménagements. Je pense que la concertation va bien se passer et que le dispositif nous sera demandé à plein d’endroits, mais il se peut aussi que nous ayons des réticences. Nous démarrons avec ces deux écoles, nous regarderons ensuite où intervenir. L’objectif restera de n’embêter personne et de sécuriser tout le monde ».
L’exemple de Bruxelles
Certains pays européens sont plus en avance que la France où la mise en place est récente et reste encore timide. A Bruxelles, en Belgique, cela fait déjà quatre ans que le panneau schoolstraat est entré dans le code de la route. On peut le voir sur des barrières métalliques équipées de clignotants oranges. Lorsque les barrières sont en place, certains véhicules peuvent tout de même circuler au pas, à savoir ceux des riverains qui sortent de la zone, les véhicules prioritaires en mission et certains engins bénéficiant d’une autorisation. En 2018, la Région bruxelloise avait dégagé un million d’euros de budget pour favoriser la mise en place de rues scolaires sur son territoire. Le dispositif se montre efficace, mais il n’a pas pu être mis en place partout, certains axes ne pouvant pas être coupés temporairement faute d’alternative de délestage. La gestion des barrières est également un point d’achoppement entre communes et écoles, barrières qui doivent être surveillées et cadenassées pour éviter que des automobilistes ne les déplacent.
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