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P. Gastien, un entraineur qui souhaite s'inscrire dans la durée. Photo: Vincent Roche
Sports Vendredi

Clermont Foot: Pascal Gastien comme gardien du temple

C’est un entraineur clermontois résolument tourné vers l’avenir que nous avons eu le plaisir de rencontrer cette semaine, avant la rencontre face à Lorient (vendredi 20h). Avec une actualité riche, tant sur le plan sportif qu’en coulisses, sa parole était attendue. Une fois encore, Pascal Gastien n’a pas déçu.

7 jours à Clermont : Clermont possède le 19ebudget de Ligue 2, pourtant comme la saison passée le club joue les premiers rôles. Ce n’est définitivement plus le fruit du hasard…

Pascal Gastien : A mes yeux, le fait le plus remarquable est de réussir à confirmer le très bon championnat réussi l’an dernier. En effet, il n’est jamais simple d’enchaîner deux bonnes saisons de suite. De plus, nous avons perdu des joueurs importants à l’intersaison et on a eu beaucoup de travail pour reconstruire et trouver de bons joueurs pour entretenir notre projet de jeu. Malheureusement, comme toujours nous avons eu très peu de temps pour réaliser ce travail et on s’est montré plutôt efficace dans nos choix.

7J : D’autant plus que l’équipe a été nettement renouvelée à l’intersaison…

PG : On a changé plus de la moitié de l’équipe type, en effet. Mais le club, dans son ensemble, nous permet de travailler dans la continuité et la sérénité. N’oublions pas que la saison avait démarré difficilement pour nous, pourtant aucune panique n’a été ressentie et personne ne nous a mis de pression au niveau des résultats. C’est un ensemble qui  permet de travailler dans la durée et il faut féliciter le club pour le confort et les conditions de travail qu’il nous donne. Avec mon staff, on développe une méthode de travail dans laquelle on s’appuie sur les anciens joueurs du club et les cadres de l’effectif  afin de perpétuer et transmettre les valeurs du Clermont-Foot aux plus jeunes.

7J : Après avoir terminé 2018 sur un rythme important, les résultats sont un peu poussifs sur ce début 2019. A l’image des cadors du championnat, on a l’impression que certaines équipes du haut de classement sont à la recherche d’un second souffle. Est-ce votre avis?

PG : Aucune équipe, à commencer par la nôtre, n’est au-dessus du lot dans ce championnat. Dès qu’on connait une petite baisse de régime et qu’on est un peu en dessous de notre niveau, on peut être mis en difficulté. Mais je pense que nous avons surtout connu une mauvaise semaine suite au match à Sochaux et avant la réception de Valenciennes (deux défaites). Depuis quelques semaines, on manque un peu de réussite devant le but mais nous sommes parvenus à livrer de bonnes prestations, face au Havre notamment(match nul), qui me laisse à penser que l’on peut remettre la marche avant. Un trou d’air, c’est le lot de tout le monde et ce sont les équipes qui en sortiront le plus vite qui seront devant à la fin du championnat.

7J : Après le match contre Valenciennes, certains cadres ont exprimé colère et frustration face aux résultats de ce début d’année. Un état d’esprit qui démontre que le club refuse de se laisser porter dans des eaux calmes, mais souhaite vraiment jouer la montée en Ligue 1. N’est-ce pas ?

PG : C’est une évidence: personne dans l’équipe ne lâche rien malgré quelques résultats défavorables. Les joueurs ont conscience que ce serait dommage de tout gâcher au cœur de l’hiver. Mais je ne m’inquiète pas, les esprits sont toujours actifs. On a commencé la semaine de travail par une très grosse séance d’entrainement lundi, probablement la plus importante depuis le début de la saison en termes de volume. Aucun d’entre nous n’a envie de laisser filer la fin du championnat et c’est vrai que c’est à l’image de l’esprit qui règne dans l’effectif. L’an passé il nous a manqué un but pour accéder aux play-offs, donc on doit absolument rebondir dès maintenant.

Un coach qui ne pratique pas la langue de bois. Photo Vincent Roche.

7J : Le travail et l’état d’esprit qui vous ont permis d’être récompensé par le titre de meilleur entraîneur de Ligue 2, décerné par l’hebdomadaire France Football. Cela, à vos yeux, valide-t-il votre méthode ?

PG : C’est une agréable récompense, oui, mais c’est le travail d’un staff dans son ensemble avant tout qui a été mis en avant ! Dans le football moderne, il est impossible de tout bien faire seul. On a besoin d’être entouré de gens compétents et, que ce soit le staff technique ou le staff médical, j’ai la chance d’être très bien accompagné. On a également ce sentiment que tout le club est derrière nous et cela nous permet de travailler chacun en fonction de notre champ de compétence, mais toujours main dans la main.

7J : Durant le mercato d’hiver, vous ne souhaitiez pas forcément voir de mouvements, pourtant l’arrivée de Jason Berthomier s’est accompagnée de quelques départs…

PG : En effet, on a dû ajuster quelque peu notre effectif durant ce mois de janvier mais nous n’avons pas touché aux joueurs majeurs. Youssef Sari était demandeur d’un temps de jeu plus important que celui que je peux lui donner et, pour des raisons personnelles, Martin Kavdansky a souhaité rentrer en Bulgarie avant le terme de son contrat. L’un comme l’autre se sont toujours montrés exemplaires et il était naturel d’entrouvrir la porte en fonction de leurs attentes. En ce qui concerne Mohamed Bayod, il avait besoin de connaitre un niveau plus important que l’équipe réserve inscrite en Nationale 3. C’est pourquoi son prêt à Dunkerque (National) peut être bénéfique à tous, en particulier pour sa progression.

7J : L’actualité du Clermont-Foot passe également par les coulisses, avec un processus de vente* qui s’est accéléré. Avez-vous déjà eu l’occasion de discuter avec le futur repreneur du club, le Suisse Ahmet Schaefer ?

PG : Le Clermont-Foot est un club extrêmement sain et la période actuelle se déroule sans problème, en toute transparence.  En général, ce sont plutôt les clubs en difficultés qui se placent dans un tel processus. Dans notre cas, c’est la volonté du président de passer la main. Les choses se font de manière réfléchie et progressive. J’ai pu rencontrer le futur repreneur et ce dernier souhaite continuer les choses déjà mises en œuvre. Il m’a donné l’assurance de pouvoir continuer mon travail dans le secteur sportif et m’inscrire dans la durée avec des moyens accrus mais raisonnés. En d’autres termes, ce n’est pas le « Qatar » qui arrive à Clermont et il ne faut pas s’attendre à une révolution dans la gestion du club.

7J : Joueur ou entraîneur, on connait depuis toujours votre liberté de ton et d’action. Aujourd’hui vous avez la main sur l’ensemble du secteur sportif, en sera-t-il de même à l’avenir ?

PG : « Nous avons évoqué ce point-là avec Ahmet Schaefer et j’ai reçu des garanties pour continuer le travail entrepris avec l’équipe une, comme avec le centre de formation. Nous verrons à l’usage comment les choses se passent mais c’est vrai que si je n’avais pas la liberté d’action que je souhaite, je pourrais envisager de partir. J’ai connu des situations particulières dans certains clubs où je suis passé et je sais aujourd’hui clairement de quelle façon je souhaite travailler. »

 

*NDLR : Claude Michy, Président du Clermont-Foot depuis 2005, ainsi que le groupe de repreneurs mené par le Suisse Ahmet Schaefer, ont été reçu par la DNCG (organisme de gestion financière des clubs de football professionnels) ce mercredi après-midi. Un second rendez-vous aura lieu pour valider définitivement le projet, après la vente effective du club. Un rendez-vous qui devrait intervenir au plus tard à la fin du mois de mars.

Clermont-Foot – Lorient, vendredi 22 février au stade Gabriel-Montpied à partir de 20h (diffusé en direct sur Bein Sport). Pour plus d’informations et la billetterie : www.clermontfoot.com

 

À propos de l'auteur

Julien 0ury

Journaliste-commentateur sportif dans des médias nationaux comme Eurosport, Sud Radio ou encore Rugbyrama.fr, c'est un ancien sportif qui a choisi de vivre sa passion jusqu'au bout. Amoureux de sa région, il a la volonté de présenter le sport à travers ses émotions. Diplômé de l'école de journalisme de proximité de Vichy, il souhaite mettre en avant la qualité du travail des clubs sportifs locaux afin de faire connaitre les hommes et femmes qui se battent pour faire perdurer l'activité sportive pour tous.

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