Biberonné au monde du spectacle de sa ville natale, le 11 mai 1950, c’est dans le domaine scientifique que Christian s’accomplit professionnellement. Docteur en chimie et diplômé de l’Institut Pasteur, l’ingénieur enchaîne, à partir de 1984, activités et responsabilités : directeur du Laboratoire municipal, des laboratoires départementaux du lait et d’œnologie, puis du service « Environnement-Santé » de la Ville gratifiée rapidement des « Rubans du Développement durable », ainsi qu’initiateur de l’Ampac, structure dédiée à la qualité de l’air sous le nom d’Atmo Auvergne…
De l’œnologie scientifique, avec ses indices de qualité, à la vigne, avec le travail de ses hommes, il y a une logique qui ne pouvait lui échapper. Dès 1974, il s’immerge dans la viticulture et s’y plaît, ne cessant de se battre pour l’A.O.C. côtes-d’auvergne, obtenue en 2011. Une belle victoire et une grande joie, concrétisées par la médaille de chevalier du Mérite agricole et vécues avec une nécessaire convivialité au sein de la Confrérie des Compagnons du bousset d’Auvergne, dont il était « Sage ».
Un « type bien »
Par ailleurs, imprégné d’un sens profond de la justice, et donc de l’injustice, Christian fut, trente-cinq années durant, expert judiciaire près la cour d’appel de Riom.
Le monde associatif ne pouvait qu’ouvrir les bras au chimiste curieux de tout qui aimait partager des réflexions sur les mystères de l’univers. Il s’y est efficacement impliqué, tant au sein d’Aide et Répit – au service des familles de malades atteints d’Alzheimer – qu’aux Amis du vieux Clermont qui ne sauraient oublier la disponibilité chaleureuse de leur vice-président depuis 2013, toujours prêt à pallier la défaillance d’un conférencier par un exposé charpenté et précis, répondant à l’une de ses expressions favorites : « des faits, rien que des faits ». Parmi ses interventions, Le vin dans la Bible, prolongement de ses quêtes… Christian était aussi membre du jury et cofondateur du Prix du Rire Fernand-Raynaud, remis depuis 2004 par l’association lors du festival international du court métrage.
Suffisamment lucide pour être anxieux, il s’en est allé sans avoir eu le temps de s’inquiéter une dernière fois, laissant les siens (son épouse Monique, son fils Frédéric et ses chers petit-enfants, Jeanne et Jules), ses vrais amis et la médecine incrédules. À croire qu’en ce funeste 10 août, injustice et fatalité se sont liguées pour nous priver d’un « type bien », au sens noble du terme.
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