Le jour et l’heure est assurément une pépite de la rentrée littéraire. Roadmovie familial, ce roman de Carole Fives invite à partager l’intimité d’Edith, de son mari et de ses quatre enfants, durant quelques heures, entre Lyon et Bâle. C’est, en effet, en Suisse qu’elle a décidé de se rendre pour mettre fin à sa vie. Édith souffre d’une maladie neurodégénérative et sait que la dépendance qui l’attend, va devenir un poids trop lourd à assumer, pour elle, et pour sa famille. Elle a donc choisi le suicide assisté, celui qui reste interdit en France mais organisé et légal dans certains pays. En fixant le jour et l’heure de son grand départ, cette mère de famille libre, jadis infirmière puis avocate, tient à garder la main sur son sort, même si sa décision bouleverse l’ordre des choses, d’autant que son époux et ses enfants, sont tous, médecins à l’exception d’une de ses filles. Cette décision pose la question de la mort qui n’est, in fine, qu’un épisode de la vie mais qu’il faut aborder au sein d’une société où, justement tout est fait pour prolonger l’espérance de vie.
Une vision heureuse de la mort par Carole Fives
Le jour et l’heure est un roman choral ou chaque membre de la famille, à l’exception d’Édith, prend tour à tour la parole au rythme soutenu de courts chapitres aussi captivants que pertinents. Ce voyage que nul ne voudrait voir se terminer propose une vision heureuse de la mort, une mort choisie et assumée entrant dans un processus naturel. Carole Fives apporte un éclairage bienvenu au sein du débat actuel sur la question, non pas de l’euthanasie, mais du suicide assisté et encadré. Il touche également le sujet de la relation médecin-patient et l’incapacité – ou la non-volonté – d’un nombre de praticiens à parler de la mort, se retranchant derrière des traitements de la dernière chance.
Carole Fives, Le jour et l’heure, roman aux édition JC Lattès
Rencontre et dédicaces le mardi 3 octobre à 17h00 à la Librairie Les Volcans, bld Mitterrand à Clermont.
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
Commenter