La 106e édition du congrès des maires et présidents d’intercommunalité de France, débute, pour trois jours, ce 19 novembre 2024. Le sujet du plan de redressement des finances publiques, proposé par le premier ministre, va sans doute alimenter les conversations et ce congrès pourrait bien se transformer en « congrès de la colère ». Les collectivités qui ont déjà bâti leur budget 2025 sont dans l’attente de la validation du Projet de Loi de Finance avec à la clé des contribution à l’effort qui pourraient bien impacter la vie quotidienne et les projets au sein des communes. Rappelons que ces institutions sont dans l’obligation de présenter des budgets à l’équilibre contrairement à l’État qui peut vivre à crédit, ce qui est le cas chaque année, depuis la présidence de VGE.
Le budget 2025 de Clermont impacté de plus de 6 millions d’euros
Quelques jours avant le prochain conseil municipal, les présidents des groupes de la majorité municipale de Clermont ont tenu à organiser une conférence de presse commune, afin de lancer une alerte sur l’impact des orientations budgétaires projetées par le gouvernement Barnier et mobiliser l’opinion publique sur ses répercussions. « On nous tient responsable d’un fait dont on est pas du tout responsable, à savoir l’aggravation du déficit de l’État » commente Sondès El Afidhi, adjointe au maire en charge notamment des finances. « Un chiffre a été donné en septembre, autour de 16 milliards d’euros qui seraient dus aux dettes des collectivités, mais tout le monde s’accorde à dire, à droite comme à gauche, que ce n’est pas vrai. Tout au plus, le déficit des collectivités est de 5 milliards ». À ce jour, la demande de contribution pour la ville de Clermont serait de 3,7 millions. « En plus du fonds de réserve, il faut absorber les 4% supplémentaire de la cotisation à la caisse de retraite des fonctionnaires, pour nous, 4 points c’est 2 millions. Il faut aussi voir les recettes moindres qui seront générées par la diminution du fond de compensation de la TVA et par la diminution drastique du fonds vert de 60%. On estime aujourd’hui avant consolidation, que pour Clermont, cela représente plus de 6 millions ».
Le casse-tête des choix politiques pour les élus
Si les recettes sont en baisse, la municipalité qui refuse d’avoir recours à l’augmentation des impôts, (1% d’impôt supplémentaire équivaut à 1 millions d’euros) va devoir fatalement procéder à des coupes budgétaires pour l’année à venir. « C’est la question qui nous agite actuellement, puisqu’en fin de semaine, il faudra proposer des orientations budgétaires. On doit opérer des choix politiques » reprend Sondès El Afidhi. « Il y a un certain nombre d’hypothèses. Diminuer les dépenses de fonctionnement, cela veut dire se défaire d’un certain nombre de services publics… par exemple, du personnel de proximité dans les crèches, les écoles, des policiers municipaux alors que l’on a annoncé l’augmentation des effectifs. Cela toucherai aussi des services comme 25 Gisèle Halimi qui n’est pas d’une compétence obligatoire d’une municipalité… mais pourrait-on dire que l’on arrête Gisèle Halimi ? Pour cette structure, 3,7 millions, c’est l’investissement et 3 années de fonctionnement… On pourrait aussi arrêter les travaux, on n’investit plus, mais on est en fin de mandat et nous avons été élus sur un programme. Arrêter les travaux coûterait de toutes façons plus cher et puis avec les effets visibles du réchauffement climatique est-ce le moment de renoncer aux investissements destinés à la ville résiliente de demain ? On nous dit toujours vous dépensez trop. Mais voilà ce que veut dire cela concrètement arrêter de dépenser. »
Maintenir de service public
En attendant le vote du budget national prévu le 18 décembre prochain, (ou le 49.3), les élus clermontois du groupe majoritaire qui ont vécu l’annonce du gouvernement comme une véritable « douche froide », alors que le budget 2025 était bouclé. Ils vont devoir envisager des solutions en espérant une copie revue et corrigée de la part du premier ministre. Une chose est certaine, en tant qu’élus de gauche, ils refusent de dégrader le service public. « Ce qui nous anime, c’est le maintien du service public » affirme Frédéric Pilaud, écartant de fait des décisions comme la privatisation de la préparation des repas des cantine, de la gestion des EHPAD ou des crèches.
La mobilisation de l’ensemble des élus mobilisés à Clermont comme ailleurs, va-t-elle avoir un impact sur le futur budget ? Réponse courant décembre, sachant que certains, comme Pierre Miquel, se disent tout à fait prêts à descendre dans la rue avec leurs écharpes tricolores pour interpeller les préfets.
Commenter