Le tout début de l’histoire du Club de la Presse, c’était il y a 27 ans. Alors correspondant permanent de RMC (Radio Monte Carlo) à Clermont, Paul Bonnetain fut à l’origine du projet. Il se souvient : « L’idée originelle était de se retrouver, entre confrères et consœurs, de faire connaissance, de créer des liens, des ponts entre presse écrite et radio-télé. Nous étions dans les années 85-86. Une première A.G. a eu lieu, un matin, dans la grande salle du Casino à Royat. Au moins 30 à 40 journalistes ont répondu présents. Impressionnant. Inattendu. » L’idée fait alors son chemin. C’est toutefois un événement de l’actualité qui va avoir l’effet de déclencheur. « On est le jour de l’Ascension de 1988 » se souvient Paul Bonnetain. « J’apprends par la radio que dans les villes de France où existe un Club de la Presse, les journalistes vont planter un arbre de la liberté pour dire leur solidarité avec notre confrère Jean Paul Kaufmann, retenu en otage à Beyrouth avec deux autres Français. J’ai un peu honte. A Clermont pas de Club de la presse. J’appelle dans la matinée mon confrère et ami Marc Dessouter, journaliste à FR3 Auvergne. Je lui demande de m’aider à créer ce club. » C’est ainsi que naît l’entité avec pour vocation essentielle d’être un lieu de réflexion autour de la profession, un lieu d’échanges dans une ambiance aussi confraternelle que possible.
Onze présidents
Trois décennies plus tard, l’univers médiatique, et celui de la communication en général, a subi un bouleversement, en particulier avec l’émergence d’Internet qui remet en cause les acquis, les schémas, les certitudes. Le Club de la Presse Clermont-Ferrand/ Auvergne, lui, a tenu la distance autour de quelques grands principes et sans échapper aux questionnements qui traversent le métier du journalisme. Jacques Fontaine (le tout premier président), Paul Bonnetain, Daniel Desthomas, Laurence Addario, Benoît Parret, Pierre-Gabriel Gonzalez, Maurice Mandon, Marc-Alexis Roquejoffre, Marc François (mais oui, celui qui écrit ces lignes), Muriel Valentini, issus de différents médias, ont successivement tenu la barre. Et depuis 2015, c’est Sonia Reyne, collaboratrice à 7 Jours à Clermont, qui préside la structure.
La maison des journalistes
A en croire la présidente actuelle, l’esprit initial a, peu ou prou, été conservé. « A quoi sert un club ? Selon moi, d’abord et avant tout à se retrouver, échanger, partager des moments agréables sans qu’il y ait d’enjeu professionnel. Le Club est un endroit neutre, pas partisan, c’est d’abord la maison de tous les journalistes » Si la structure se définit avant tout comme un espace d’échanges entre journalistes, elle accueille aussi les communicants à bras ouverts. N’y-a-t-il pas là comme une contradiction ou une concession ? Sonia Reyne y voit plutôt une volonté d’ouverture. « Les communicants participent, ils sont à nos côtés, ils ont leur place au sein du Conseil d’Administration mais ne pilotent pas l’association. En fait, ils sont des partenaires naturels en tant qu’acteurs du territoire… »
L’annuaire en mars
Le Club de la Presse Clermont/Auvergne compte aujourd’hui environ 255 adhérents. Sa vie est rythmée par les événements, les conférences de presse, la news-letter. Mais aussi par le fameux et indispensable annuaire professionnel dont la prochaine édition sortira en mars. « C’est une véritable institution qui contient une mine d’informations. Le moment de la publication, chaque année, est très attendue» précise la présidente.
La Biennale de la Presse, un rendez-vous exceptionnel
2018 est une année exceptionnelle pour le Club. Les 1er, 2 et 3 juin, Clermont-Ferrand accueillera en effet la Biennale de la presse, un événement qui réunira l’ensemble des clubs de la presse francophones, venus de France, certes, mais aussi d’Afrique, de la Belgique, de la Suisse… Un gros chantier pour l’association auvergnate qui co-organisera la manifestation avec l’UCP2F, la structure qui fédère les clubs francophones. « Nous avons retenu le thème « Voir et dire la guerre » comme fil rouge. Des ateliers auront lieu autour de ce sujet et une plénière ouverte au public se déroulera le 2 juin. Mais la biennale recèle aussi des temps de rencontres et de convivialité entre journalistes » précise Sonia Reyne qui préside également l’UCP2F depuis 2017. A trente ans, le Club de la Presse conserve donc, tout à la fois, une belle énergie et une fidélité à ses fondements, son histoire.
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