Aujourd’hui, nous allons évoquer un sujet qui n’est pas gai, voire rébarbatif, avec la mort accidentelle. En tant que journaliste automobile, on m’oppose souvent le nombre de morts sur les routes comme si j’en étais le responsable : 3469 en 2016 dont environ 1600 automobilistes. Le reste se répartissant entre les piétons et les deux roues (près de 900 !).
Ce sont des morts dont on parle beaucoup car ils rapportent de l’argent à l’État à travers la chasse aux automobilistes qui sert à considérer ce dernier systématiquement responsable de son accident. Certes, 1600 morts c’est encore beaucoup mais le chiffre reste à relativiser et à opposer à d’autres auxquels nous ne pensons jamais. D’abord, il faut rappeler que plus d’un demi-million de gens meurent chaque année en France. Un chiffre qui ne devrait pas s’améliorer dans les prochaines années à cause de la fin de vie des gens nés au cours du baby-boom.
Accidents bêtes
Sur ces 580 000 décès, on compte environ 21 000 personnes qui meurent d’accident de la vie courante. On les appelle souvent accidents domestiques ou fréquemment accidents bêtes (comme s’il y avait des accidents intelligents) car ils sont souvent le fait de notre négligence. Pourtant ces accidents ne baissent pas, contrairement à ceux de la route, et auraient même tendance à augmenter depuis l’instauration des 35 heures qui a permis à beaucoup plus de gens de bricoler chez eux. C’est mauvais le bricolage pour la santé. Combien de chutes de toit ou d’arbres !
9400 décès dus aux chutes !
En effet plus de 9400 personnes meurent de chute. Du toit, dans la rue et surtout dans les escaliers. Faudrait-il mettre des radars dans les escaliers ? Ensuite, on compte environ 3000 morts par étouffement suite à une suffocation lors de l’ingestion d’un aliment. Manger est deux fois plus dangereux que prendre la route. Pour ne pas vous plomber la journée, nous n’allons pas lister tous les décès dus aux accidents domestiques. Mais sachez qu’on compte environ 500 noyades par an, 1300 intoxications alimentaires et autour de 500 à 1000 décès dus à la pratique d’un sport. Alors que faut-il faire ? Ne plus prendre sa voiture, ne plus manger, ne plus descendre de son escalier, ne plus faire de sport ? Non, bien évidemment. Vivre, c’est dangereux pour la santé !
3500, voilà un nombre gigantesque — semble-t’il.
Moins, si on sait que la France compte
une population de 65 millions de personnes.
Ce qui fait un pourcentage de quelques 0,005%.
En d’autres mots, 99,995% de la population française
ne va pas mourir dans un accident de la route cette année,
et un nombre encore plus grand d’automobilistes
ne seront pas impliqués dans un accident mortel
cette année (ni, d’ailleurs, tout au long de leur vie)…