Le Vercingétorix en bronze version Auguste Bartholdi en a vu des vertes et des pas mûres. Le chef gaulois, dont le cheval foule le corps d’un ennemi défait, est désormais affublé d’un maillot jaune, qui lui colle au torse, et porte, avec noblesse, le drapeau du Tour de France. Le fier cavalier, qui résista aux troupes de Jules César, est donc transformé pour les besoins de la cause en aficionado de la Grande Boucle. Un destin que le fils de Celtill n’avait pas prévu (ni peut-être mérité), pas plus que l’auteur du monument érigé en 1903 sur la Place de Jaude.
A toutes les sauces
La statue, qui devait initialement prendre place sur le plateau de Gergovie, est ainsi régulièrement cuisinée à toutes les sauces. On l’avait déjà revêtue des couleurs de l’ASM, aux lendemains des rares triomphes du club spécialiste des finales perdues. Elle a aussi adopté récemment le rouge et bleu emblématique du Clermont Foot. Le jaune (sans bleu) lui colle désormais au bronze, en attendant le départ de l’étape Clermont-Lyon du Tour. Et qui sait si, bientôt, on ne l’obligera pas à porter un masque de protection contre le coronavirus, histoire de donner le bon exemple. A moins que, pour prêcher la bonne parole, la statue du pape Urbain II, sur la Place de la Victoire, ne lui soit préférée…

J’ai découvert cela tout récemment, n’étant pas de Clermont-Ferrand. J’avoue être choquée. Mes propos vont paraître excessifs mais cet acte, pour moi, revient à profaner la mémoire d’un grand personnage, d’un espoir au-delà des intérêts particuliers. C’est tout un symbole que l’on travestit.