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Simulation (c) Urban Village
Initiative Vie publique

Un vent glacial souffle sur la plaine de Sarliève

Le grand projet "Urban Village" sur la plaine de Sarliève semble bien compromis. Le maire de Cournon, François Rage, vient de faire savoir qu’il prend position en sa défaveur afin de protéger le tissus associatif et l’environnement.

Neuf  Urban Village ont vu le jour ces dernières années dans des grandes villes françaises. Ce sont des complexes commerciaux et sportifs, indoor et outdoor, annoncés comme étant « conçus par des professionnels du loisir pour des professionnels de loisir ».
Un projet d’installation a vu le jour sur la grande zone de terres agricoles en face du Zénith d’Auvergne sur la commune de Cournon. Le projet se compose de 21 bâtiments d’une surface plancher totale de plus de 28 000 m² répartis sur environ 10 hectares. Le programme prévoit des équipements commerciaux de loisirs, de sport/bien-être, des magasins, des bureaux et un hôtel. Comme l’impose la réglementation, une phase d’enquête publique s’est déroulée entre début septembre et début octobre, durant laquelle le maire de Cournon est resté volontairement en retrait.

Un projet surdimensionné

François Rage sort aujourd’hui de sa réserve en prenant position en défaveur du projet Urban Village. Il met en avant que sa ville est suffisamment dotée en équipements publics sportifs pour répondre à la demande des habitants. Il faut dire que la seconde ville du département possède 4 gymnases, 2 complexes sportifs, 1 parc municipal des sports avec 2 enceintes, 1 plaine de jeux et 3 aires multi-sports en accès libre. Au niveau métropolitain, constatant un taux d’équipements de loisirs indoor déjà conséquent, l’édile qui est aussi 1er vice-président de Clermont Auvergne Métropole, trouve le projet « surdimensionné » et « faisant apparaître un risque sérieux de friches commerciales en plein cœur de la Plaine de Sarliève dans les années à venir ».

L’impact sur le centre ville et le monde associatif

Cournon a lancé l’opération Cœur de Ville destinée à créer un véritable centre-ville commerçant autour de la future Place de la République. Ce réaménagement ne semble pas vraiment compatible avec l’ouverture d’une nouvelle zone offrant des services similaires. Le maire de Cournon craint également que l’ampleur du projet ne contribue à déséquilibrer le monde associatif couronnais composé de plus de 45 associations sportives largement subventionnées. Il rappelle également les vertus sociales de ces associations particulièrement importantes après la période de confinements.

Pas vraiment dans l’ère du temps

Sans vouloir couper la motivation des entrepreneurs, François Rage reste attentif à l’impact des initiatives sur l’environnement. Dans le cas de l’ Urban Village 10 hectares de foncier seraient consommés au détriment de la nature et de la biodiversité, auxquels s’ajouterait l’important flux automobile créé par le million de visiteurs annuel prévu. L’installation ne semble pas dans l’ère du temps, d’autant que la métropole met tout en œuvre pour limiter l’étalement urbain. Cournon est associé aux réflexions sur Plan d’aménagement et de développement durable (PADD) qui débouchera prochainement sur le futur Plan local d’urbanisme intercommunal.
A ce jour et compte-tenu du fait qu’un maire appose la signature finale sur un permis de construire, on voit mal comment le 10e UrbanVillage pourrait sortir de terre.

Incompréhension du porteur de projet

Avant même la parution du communiqué officiel du maire de Cournon, le projet suscitait déjà des réactions. Sur les antennes de nos confrères de France Bleu Pays d’Auvergne, Julien Falgoux, PDG d’UrbanSoccer et porteur du projet Urban Village avait récemment déclaré « On veut me faire porter le poids du réchauffement climatique sur les épaules ! On va créer 30 hectares d’agriculture biologique à côté.  Sur les 10 hectares aménagés, seuls quatre vont accueillir des bâtiments. » et d’ajouter « On répond à un vrai besoin.  Je gère depuis une dizaine d’année l’UrbanSoccer d’Aubière et nous sommes saturés.  En plus, on est là pour promouvoir la pratique du sport, je ne comprends pas ce mouvement de contestation ».

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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