Nul ne sait où nous en serons, le 26 juin prochain, de la pandémie, ni des restrictions en tous genres qui l’accompagnent. Mais il faut bien, tout de même, se donner des perspectives (fussent-elles illusoires) pour tenter d’échapper à la sinistrose. Projetons-nous donc vers le début de l’été qui devrait voir se dérouler un Tour de France de retour à la belle saison, après sa fugue automnale. Espérons-le tout au moins…
Le Tour sera précoce. Du fait des Jeux-Olympiques (dont on ne sait d’ailleurs toujours pas, en réalité, s’ils se dérouleront), il devrait prendre son envol le dernier week-end de juin, comme c’était d’ailleurs toujours le cas dans les années 60 et 70, pour s’achever dès le 18 juillet. Privés de présentation officielle (elle devait à l’origine se dérouler jeudi dernier), les organisateurs ont donc dévoilé hier son parcours lors de l’émission Stade 2, bizarrement diffusée désormais sur la 3.
58 kilomètres de contre-la-montre en plaine
Autant la carte 2020 avait surpris, autant l’itinéraire 2021 relève d’un certain classicisme. Un retour à une première semaine sans reliefs véritables, à des étapes de transition et à un plus grand équilibre entre montagne et contre-la-montre. « J’ai toujours rêvé que les grimpeurs gagnent du temps en montagne et que les rouleurs refacent leur retard dans l’exercice solitaire comme c’était le cas au temps d’Anquetil et Bahamontes » a expliqué Christian Prudhomme, le directeur du Tour.
Pour le reste, deux régions sont particulièrement bien loties : la Bretagne, qui accueillera le grand départ (à Brest) et où la course séjournera durant quatre jours, et les Pyrénées, promues comme le massif-roi de cette édition, avec pas moins de cinq étapes probablement déterminantes. Habiller Pierre consiste évidemment à déshabiller Paul. Les Alpes seront largement édulcorées mais les deux étapes qui s’y dérouleront seront d’autant intéressantes qu’elles marqueront l’entrée du Tour en montagne. Quant à la moyenne montagne, elle est carrément ignorée.
Deux montées du Ventoux
La 7e étape entre Vierzon et Le Creusot, la plus longue avec 248 km à travers le Morvan, et la montée inédite du Signal d’Uchon (5,7 km de montée et un passage à 18%) attise, toutefois, la curiosité. Le double franchissement du Mont-Ventoux, le mercredi 7 juillet, constituera une grande première sur le Tour de France. Les coureurs aborderont le « Géant de Provence » d’abord par Saut, avant d’escalader le versant traditionnel par Bédoin puis de plonger vers Malaucène, terme de cette étape au sommet. Quant aux Pyrénées, elles constitueront donc le juge de paix, avec un véritable florilège de cols rudes, à l’image du Portet, peut-être la plus difficile ascension de cette édition.
Immédiatement interrogé sur France 3, après le dévoilement du tracé, Romain Bardet a relevé le caractère assez « traditionnel » du parcours. « A première vue, il n’y a pas les longues escalades en haute altitude qui peuvent favoriser les grimpeurs, ni les massifs de moyenne montagne pour fatiguer les coureurs » a-t-il estimé. Une façon de dire que cette version 2021, avec le retour de contre-la-montre en plaine n’était pas faite pour l’avantager. Quant à savoir s’il s’alignera sur les routes françaises ou s’il privilégiera le Giro au printemps, il est évidemment trop tôt pour le dire. D’autant plus que son programme devra être établi en concertation avec les dirigeants de sa nouvelle équipe, Sunweb. Pour sa part, le lauréat du Tour 2020, Tadej Pogacar, aura sans doute apprécié les contours de la prochaine édition. Et pour cause : il grimpe et il roule.
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