Récemment, un passage piétons rainbow a été inauguré à Clermont-Ferrand, près de l’opéra-théâtre. La date n’a pas été choisie au hasard, elle rappelle les 50 ans de Stonewall, une série de violences policières contre la communauté homosexuelle aux Etats-Unis. Un signe fort de plus dans la lutte contre l’homophobie dans la capitale auvergnate qui intervient 5 mois après l’installation d’une délégation de SOS homophobie à Clermont-Ferrand.
Intervenir auprès des jeunes
“Cette délégation émane d’Alhert, qui existe depuis 2011 et qui travaillait déjà sur des interventions en milieu scolaire, en partenariat avec le rectorat. Nous avons souhaité nous rapprocher d’une structure nationale pour plus de visibilité et nous libérer du temps” explique Mickael Gérard-Depalle, co-délégué de SOS homophobie en Auvergne. La mission principale de la structure est l’intervention en milieu scolaire. Ainsi, les collèges et les lycées sont sensibilisés principalement dans le Puy-de-Dôme et l’Allier, mais aussi un peu dans le Cantal. Depuis mars 2019, 1200 élèves ont assisté à des ateliers de sensibilisation, qui reprendront dès septembre prochain. “Avec les jeunes, il y deux extrêmes : ceux pour qui il n’y a rien à faire, car leur culture et leur famille font que l’homosexualité est banalisée et ceux qui ne savent même pas que ça existe. C’est là qu’il y a pas mal de choses à faire” souligne Mickael Gérard-Depalle.
Sensibiliser le grand public
Autre mission de SOS homophobie : la sensibilisation du grand public. La série d’animations du 17 mai dernier à laquelle a participé l’association est un exemple d’événements qu’elle peut lancer. Le co-délégué affirme : “Les gens ont une conscience, ils ne se déclarent pas homophobes. L’homophobie prend sa source dans le sexisme. Il faut veiller à éliminer les réflexes sur les stéréotypes de genre et supprimer les insultes. « Pédé », par exemple, est souvent devenu une virgule dans la phrase”. SOS homophobie compte 35 adhérents en Auvergne, et s’appuie sur une vingtaine de bénévoles actifs, formés par exemple pour assurer des interventions en milieu scolaire. Mickael affirme : “Nous ne sommes pas tous gay, lesbienne, bi ou trans. Il y a beaucoup d’hétéros. Les motivations de nos adhérents sont simples : ils en ont marre de l’homophobie ordinaire, de voir des personnes agressées ou regardés de travers. Ils veulent se sentir utiles à une cause qui leur tient à cœur”. Pour continuer ses missions de sensibilisation, SOS homophobie a besoin de bénévoles. En cas d’agression homophobe, la structure renvoie les victimes vers leurs homologues au niveau national. Un numéro d’écoute anonyme est disponible au 01 48 06 42 41. En 2018, en Auvergne, 14 cas d’homophobie ont été signalés. Au niveau national, les signalements ont progressé de 15%, et de 48% spécifiquement chez les femmes. Le travail de SOS homophobie est donc plus que jamais nécessaire.
sos-auvergne@sos-homophobie.org
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