Avec le programme Artémis, La NASA, souhaite explorer le pôle Sud de la lune où aucun humain n’est encore jamais allé. L’objectif du programme est d’acquérir de nombreuses données scientifiques et de rechercher de l’eau sous forme de glace. Pour cette mission, il s’agira d’utiliser un véhicule lunaire, un rover, pour lequel le Groupe Michelin développe actuellement une roue sans air. Le véhicule devra rester sur place une dizaine d’années, transporter deux astronautes, permettre d’explorer des zones lointaines et effectuer des prélèvements. Il sera autonome et devra se rendre seul aux différents points d’atterrissage entre deux aller-retours des astronautes.
Les roues lunaires soumises aux conditions extrêmes
Les composites sont désormais au cœur du développement de Michelin et les ingénieurs travaillent sur ce type de matériaux pour développer ces roues lunaires en fonction de l’appel d’offre de la NASA. Seul des matériaux innovants et exceptionnels peuvent être envisagés pour affronter les conditions extrêmes rencontrées sur cette face peu hospitalière de la lune. Les températures y varient de -250° à + 100° et le sol peu érodé, reste très abrasif. Il est donc impératif que les pneus sans air puissent résister à ces conditions difficiles d’autant que leur propriétés de franchissement en tout terrain devront durer 10 000 km et 10 ans. Ces roues doivent également afficher un indice de résistance à l’avance le plus faible possible car si le rover est un véhicule électrique rechargeable au solaire, il passera beaucoup de temps à l’ombre et aura donc assez peu de réserve d’énergie à offrir pendant les phases de roulage.
Testées sur les volcans, présentées aux 24 heures du Mans
Pour pouvoir avancer dans leurs recherches, les ingénieurs n’ont accès qu’a quelques pierres lunaires rapportées lors des différentes missions précédentes et doivent se contenter des bibliographies scientifiques. Ils ont cependant découvert que les volcans d’Auvergne présentent certaines caractéristiques similaires au sol lunaire. Les équipes n’ont donc pas à aller très loin pour leurs tests, la Chaîne des Puy se révélant finalement un magnifique terrain d’essais.
Ce n’est pas la première fois que Michelin et la NASA collaborent puisque l’agence américaine avait fait confiance au manufacturier clermontois entre 1995 et 2007 pour équiper les navettes spatiales. Au total 135 missions se sont échelonnées sur 12 ans.
En attendant de partir vers l’astre rocheux de la terre, les roues lunaires vont être présentées sur le site des 24 heures du Mans qui se déroulent le weekend prochain. Même si les pneus qui équipent les voitures de course n’ont pas les mêmes caractéristiques, ils partagent une obligation de garder toute leur efficacité le plus longtemps possible.
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