L’ascension du puy de Dôme est profondément ancrée dans la légende du Tour de France cycliste. A treize reprises, entre 1952 et 1988, les organisateurs de la Grande boucle ont choisi le sommet du puy de Dôme pour y faire arriver une étape. La plus mythique est, bien entendu, celle du Tour 1964, (que les spécialistes considèrent comme le plus beau Tour de l’histoire), avec le célèbre coude à coude Poulidor-Anquetil dans l’ascension vers le sommet si cher à Alexandre Vialatte*. Depuis 1988 le tour n’est plus arrivé au sommet, pour des raisons pratiques mais aussi politiques. La logistique du Tour s’est considérablement développée rendant plus difficile son implantation et du coté de l’ancienne présidence du Conseil départemental, on défendait le sommet tel un bijou de famille, soi-disant protégé du monde cycliste par le Panoramique des Dômes (qui a conduit à l’amputation de la moitié de la chaussée) et les classements Gand Site de France et UNESCO.
Volonté retrouvée
La tendance a commencé à s’inverser en 2019/2020 lorsque Chatel-Guyon et Clermont ont accueilli le village départ, montrant ainsi une volonté politique de renouer avec l’épreuve toujours très porteuse pour l’image des villes. Un peu comme dans les courses de vélo, les hommes politiques aiment bien challenger les autres et Olivier Bianchi, président de la métropole clermontoise, poussé par quelques lobbyistes, a été le premier à « poser une mine », pour reprendre une expression bien connue dans le peloton. Malgré l’opposition du président du Conseil départemental de l’époque, il a lancé avec Christian Prudhomme, le patron du Tour, l’idée de faire de nouveau arriver une étape au sommet du puy. A l’équipe organisatrice de l’épreuve, rien d’impossible y compris techniquement et si les décideurs l’ont décidé, le retour du Tour semble pouvoir passer du rêve à la réalité. Nouvel épisode, il y a quelques jours, avec la présence au sommet pour un repérage, de ce même Christian Prudhomme, Laurent Wauquiez président de la région et Lionel Chauvin nouveau président du Conseil départemental qui se sont montrés plus que motivés pour pousser ce projet. Et voici comment le monde cycliste se met à imaginer une montée historique et forte de symboles. Rendez-vous le 12 juillet 2024 pour le soixantenaire du duel Poupou-Jacquot ?
*Alexandre Vialatte a écrit : « On m’a beaucoup reproché d’avoir exagéré l’altitude du Puy de Dôme… Je soupçonne mes critiques de n’être jamais montés au Puy-de-Dôme. S’ils l’avaient fait à bicyclette comme je le fis durant deux ans, trois ou quatre fois par semaine, ils se seraient vite aperçus qu’il est bien plus haut qu’on ne le pense ».
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