Accueil » Vie publique » Rentrée 2022 : le point avec le recteur Karim Benmiloud
Karim Benmiloud / Photo 7 Jours à Clermont
Karim Benmiloud / Photo 7 Jours à Clermont
Vie publique

Rentrée 2022 : le point avec le recteur Karim Benmiloud

1er septembre 2022, jour de rentrée scolaire. La question du manque de personnel enseignant a souvent été évoquée ces dernières semaines. Qu'en est-il dans l'Académie de Clermont ?

Lors de sa traditionnelle conférence de presse de rentrée, Karim Benmiloud, recteur de l’Académie de Clermont a présenté les nombreuses actions mises en œuvre sur le territoire pour l’année qui débute, mais il a aussi répondu aux questions liées aux problèmes du personnel manquant.

Pour la rentrée 2022, y aura-t-il un enseignant devant chaque élève ?
Pour le premier degré, c’est un engagement que je peux prendre car les équipes ont vraiment très bien travaillé, il y aura un enseignant devant chaque élève. Sur le second degré qui est plus difficile à appréhender, il se peut que dans une discipline ou une autre, sur un territoire donné ou un établissement, il puisse manquer un professeur, durant quelques jours, le temps que l’on procède aux derniers ajustements. Nous essayons de stabiliser les enseignants titulaires sur des bassins qui sont aussi leurs lieux de résidence, parfois aux confins de l’Académie. C’est un travail d’une grande complexité et d’une grande précision.

Quelles sont les difficultés rencontrées pour le second degré ?
Quand un professeur enseigne la technologie, l’éducation musicale ou les arts plastiques, il ne fait pas la totalité de son service sur un établissement, mais sur plusieurs établissements. Parfois il nous manque juste un heure et 30 minutes à un endroit ou deux heures dans un petit collège, et là, pour trouver la bonne personne qui ira au bon endroit, cela peut prendre un peu de temps.

Comment peut-on garantir de la qualité d’enseignement avec des contractuels qui ont bénéficié de la formation de 30 heures ?
Les contractuels qui se dirigent vers l’Education Nationale ne sont pas des personnes qui, du jour au lendemain, ont eu leur esprit traversé par l’idée d’enseigner. Nous sommes dans un pays où la population est très diplômée et souvent, les nouveaux enseignants ont déjà eu des carrières dans d’autres domaines. Parmi ceux qui viennent de réussir les concours, on a beaucoup de « seconde carrière » et l’on rencontre des gens qui veulent donner du sens à leur activité professionnelle. On peut avoir travaillé dans beaucoup de domaines et avoir envie de transmettre. Enseigner s’apprend également au quotidien, dans une classe qui est un espace de liberté. L’expérience est irremplaçable.

Le nombre d’élèves baisse et pourtant Clermont vient d’annoncer la création d’une nouvelle école. Y-a-t-il contradiction ?
Cette année, on perd plus de 2 500 élèves en totalité, à la fois sur les écoles, collèges et lycées… ce n’est pas une bonne nouvelle. Néanmoins, les dynamiques internes à l’Académie sont très diverses. Par définition les villes et la métropole de Clermont attirent plus de monde. Donc on a tendance à gagner des élèves sur les secteurs urbains alors que les ruraux sont confrontés à une baisse des effectifs. La vérité d’un endroit n’est pas la vérité d’un autre, et sur Clermont il y aura encore des besoins dans les années à venir.

Faut-il s’inquiéter de cette situation en zone rurale ?
Je tiens d’abord à préciser que tous les postes ont été maintenus, nous avons même eu des créations pour le premier degré malgré la baisse des effectifs. C’est un engagement très fort de l’Etat. Nous conservons notre maillage territorial très fin, avec de petites écoles, parfois à une ou deux classes, partout sur le territoire académique, c’est un fierté et un engagement. C’est cela le service public, partout où il y a des élèves et des classes ouvertes, on met des enseignants.

Comment voyez-vous l’avenir des ces zones rurales ?
Je souhaite profondément, comme cela est souhaité par les élus, que l’on ai un rééquilibrage entre les grandes agglomérations et ruralité, car je ne suis pas sur que ce système soit complètement viable à terme. La population peut aussi avoir envie d’une vraie qualité de vie, sur son lieu de résidence avec un jardin et de la nature. Elle l’a d’ailleurs montré durant la pandémie. Je crois profondément au modèle rural, et à l’importance de la ruralité dans la France d’aujourd’hui. Je tiens en tant que Recteur que les petites écoles soient maintenues car on sait que pour attirer de nouvelles familles il faut des connections numériques pour le télétravail et une offre scolaire via un service public.

 

 

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

Commenter

Cliquez ici pour commenter

Sponsorisé

Les infos dans votre boite

Sponsorisé