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Olivier Bianchi: « le maire n’est pas le premier flic de la ville… »

Le maire de Clermont a tenu à réagir après les agressions qui se sont déroulées ce week-end à Clermont. Et il met directement en cause le désengagement de l'Etat en matière de sécurité.

C’est un maire en colère qui a tenu, cet après-midi, une conférence de presse après les différentes agressions et violences qui se sont produites au cours du week-end à Clermont. Un maire « qui en assez de porter le chapeau » et dénonce clairement le laxisme de l’Etat.

Un constat d’abord, celui d’une ville où l’insécurité n’est plus, depuis longtemps, un simple sentiment. « En un an, les vols à mains armés ont augmenté de 160%. Clermont est aussi un lieu de diffusion de drogue, c’est une ville où il y a du deal. Et dans certains endroits, comme à la Gauthière, on est proche du système mafieux » souligne Olivier Bianchi. Et de citer certains spots particulièrement sensibles au sein de la ville :  la gare, le square de la Poterne, Blaise-Pascal ou encore la Place du 1er Mai. « Au 1er Mai, toutes les nuits, il y a de la « chouille », à 150 mètres du commissariat principal. Et qu’est-ce que fait la police nationale ? J’en ai assez. »

« Le vrai responsable, c’est le ministre de l’intérieur »

Maire depuis 2014, Olivier Bianchi estime avoir pris la mesure du phénomène. « Nous avons créé un poste d’adjoint à la sécurité (NDLR: Jerôme Godard en a la charge) et dix postes de policiers municipaux supplémentaires. De zéro, nous sommes passés à une centaine de caméras de vidéo-surveillance. En même temps, le maire d’une ville n’est pas le premier flic de la ville, il n’est pas un shérif. » Et de pointer du doigt le désengagement de l’Etat, la fermeture de commissariats de quartier, comme celui de Saint-Jacques, ou la suppression de la police de proximité. « Le vrai responsable, en la matière, c’est le gouvernement, c’est l’Etat, c’est le ministre de l’intérieur » s’insurge l’élu, particulièrement remonté.

Un courrier à Christophe Castaner

Olivier Bianchi affirme avoir effectué de nombreuses demandes aux différents ministres de l’intérieur qui se sont succédé afin d’obtenir des moyens supplémentaires. Et il vient d’adresser un nouveau courrier à l’actuel titulaire du poste, Christophe Castaner, lui demandant un rendez-vous dans les plus brefs délais. « Je veux lui exprimer le ressenti de la population clermontoise qui en a assez. La démarche n’est en rien politicienne et je souhaite être accompagnée du chef de l’opposition municipale et de la députée de Clermont. Car la situation est l’affaire de tous » affirme-t-il. Reste que le sujet est particulièrement prégnant en période de campagne municipale. A ce propos, le maire, qui est aussi candidat, se dit particulièrement révolté par la visite, aujourd’hui à Clermont, du secrétaire d’état Laurent Nunez auprès du candidat soutenu par La République en Marche, Eric Faidy. « En tant que maire de la ville, je n’ai même pas été prévenu, pas même informé. Franchement, des méthodes comme celles-là, on n’avait jamais vu ça…« 

À propos de l'auteur

Marc François

A débuté le métier de journaliste parallèlement sur une radio libre et en presse écrite dans les années 80. Correspondant de plusieurs médias nationaux, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Info Magazine (Clermont, Limoges, Allier) pendant 9 ans, il a présidé le Club de la Presse Clermont-Auvergne entre 2009 et 2013. Il est l’initiateur de 7 Jours à Clermont.

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