Elles sont nées entre les foules des grandes villes et une maison déserte en bord de mer: c’est là que Nicolas Jules a écrit les douze titres de son dernier album Crève-Silence. Exercice intime, nourri d’inspiration et de labeur. Au-delà, il y eut un enregistrement heureux aux côtés de ses habituels compagnons de scène: Clément Petit au violoncelle, à l’enregistrement et à la réalisation, Roland Bourbon aux tambours, Ivan Herceg au mixage. « Une libre circulation, une libre interprétation, aucun mot ne m’appartient. Que l’auditeur les prenne pour lui, les réinvente, et le disque sera réussi. Qu’il y reconnaisse un ami et ce sera chaud. Qu’il passe à côté et ce ne sera pas bien grave. Il fait froid. J’enfile un manteau sur ma blessure dorsale et je constate avec ravissement que la route se prolonge encore à l’horizon » écrit Nicolas Jules à propos de ses chansons.
Des textes ciselés
Tour à tour drôle, émouvant, déroutant et bien souvent tout à la fois, ce poète, comédien, chanteur est tout simplement surprenant. Ses textes sont fins et ciselés, sur des musiques lorgnant davantage sur le blues crasseux que sur la joliesse polie d’une chanson française aseptisée. En 20 ans de carrière, Nicolas Jules, prix des découvertes du Printemps de Bourges, prix Félix-Leclerc aux Francofolies de Montréal ou encore coup de cœur de l’Académie Charles-Cros, a affiné ses prestations scéniques.
Une énergie palpable

Autre album, autre artiste: le quatrième disque d’Imbert Imbert s’intitule Viande d’Amour…Il est né d’un désir de rupture, d’une remise en perspective, de démarcation par rapport à l’immersion en solo du précédent LP. Pour l’occasion, Imbert Imbert a réuni un commando imparable : son acolyte de scène Stephen Harrison, Grégoire Gensse échappé du Cirque Plume (piano, trompette, chant, guimbarde vietnamienne) et l’éclatant batteur Denis Charolles qui a déjà croisé la route d’Arthur H et Brigitte Fontaine. Il en découle ici une énergie palpable, quelque chose qui n’appartient qu’au live. Du noir davantage lumineux, poétique, qui se repose sur une forme de dualisme. Parce que si Imbert Imbert continue de contempler le désastre de la société, il insuffle un contrepoids salvateur en se raccrochant aux petits bonheurs de l’existence. Des chansons entre brise et bourrasque, lucides et dépourvues de manichéisme. Mathieu Imbert, compositeur, auteur, interprète, a initié le projet Imbert Imbert en 2005 après avoir joué dans des groupes comme Jim Murple Mémorial, Zazie Musette ou Derien.
Jeudi 3 mai à 20h30 au Sémaphore à Cébazat. Informations sur www.semaphore-cebazat.fr/
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