Avertissement
Sans avoir encore accès aux comptes 23/24, on prendra ceux de 22/23 comme point de référence, ainsi que ceux de 20/21 pour la dernière année du Clermont Foot en Ligue2 BKT.
Les chiffres présents dans cet article ne sont pas les chiffres réels, mais une estimation sur les bases de ces deux exercices.
Un contexte économique difficile
Le Clermont Foot 63 a traversé ce mercato dans un contexte tendu : luttes intestines à la LFP, problématiques de diffusion télé, relations à couteaux tirés entre les supporters et les instances, clubs historiques en danger de faillites…
Reste qu’avec une structure de coûts de 45 millions d’euros en Ligue 1, dont 25 millions alloués à la masse salariale, le club devait compenser une baisse drastique de ses revenus en Ligue 2.
La diminution des droits TV (de 18 millions à seulement 2 ou 3 millions) mais aussi des recettes liées à la billetterie et au sponsoring a aggravé le déficit potentiel à combler, estimé à environ 35 millions d’euros.
Cette situation financière a contraint le club à réduire fortement sa masse salariale et à réaliser des ventes pour équilibrer son budget, tout en limitant forcément ses ambitions sur le marché des transferts.
En se basant sur la masse salariale de la saison 2020/2021 de 8 millions d’euros et des autres charges de 6 millions d’euros (contre 16 millions en ligue 1), nous supposons que le club a tenté de s’approcher de ces chiffres. Soit une baisse de 25 millions d’euros des charges, les 10 millions manquant étant probablement espérés sur les indemnités de départs du 11 titulaire en Ligue 1.
De nombreux départs nécessaires
Pour se montrer « convaincant », et bien que cela ne soit pas dans les us et coutumes d’un club qui se veut familial, les gros salaires ont été placés dans un « loft » : un groupe de joueurs non retenus et invités à quitter le club, soit parce qu’ils en ont émis le désir, soit car le club ne compte pas vraiment sur eux. Ainsi, des joueurs comme Pelmard, Rashani, Caufriez, Diaw ou encore Cham ont été mis dans ce groupe parallèle pour se maintenir en forme (certains déclinant la proposition).
Parmi les rares rescapés de la saison précédente figurent donc Magnin, Konaté, Keïta et Gastien, des joueurs qui, pour la plupart, bénéficiaient de contrats plus modestes ou acceptant des baisses significatives.
Si l’objectif de réduire la masse salariale a été atteint avec les départs des lofteurs, celui de générer des revenus via les transferts a été plus compliqué. Avec seulement 5,5 millions d’euros générés par les ventes (hors bonus hypothétiques) d’après nos recoupements, bien en dessous des attentes, et malgré une aide aux clubs relégués pouvant atteindre 2M d’euros maximum, le club n’a pas pu réinvestir massivement sur le marché des transferts.
La faute, en partie, à une gestion calamiteuse des droits télévisuels par Vincent Labrune et la LFP qui a mené l’entièreté du foot français dans l’instabilité et a conduit les clubs étrangers à faire trainer les transferts pour faire baisser la note…
Des arrivées modestes mais prometteuses
Du côté des arrivées, le Clermont Foot a opté pour des profils à coût réduit, voire libres de tout contrat.
Parmi les recrues confirmées, Saivet (Pau FC), Bassouamina (Pau FC) et Da Silva (Melbourne Victory, Australie) apparaissent comme des joueurs d’expérience.
Saivet et Bassouamina, auteurs de 19 buts et 6 passes décisives à eux deux en Ligue 2 la saison dernière, apportent des garanties offensives certaines qui ne suffiront cependant pas sans autre soutien.
À côté d’eux, plusieurs jeunes prometteurs comme Douane (Metz / Seraing, D2 Blege), Ackra (Sochaux, National) et Baaloudj (Versailles, National) ont rejoint l’effectif, mais ces profils en devenir devront encore prouver leur valeur à cet étage du foot français.
Malgré les arrivées prometteuses d’Inchaud (blessé dès le premier match pour 4 mois) et de Touré (blessé moins longtemps mais qui semble encore un peu vert), le nouvel échec de recrutement d’un avant-centre de référence , comme ce fut le cas la saison dernière et la fragilité manifeste sur certains postes du onze titulaire demeurent des lacunes évidentes que le club cherchera peut-être à corriger dans le courant de la saison.
Un onze de base à fort potentiel
Malgré les départs et les incertitudes, le Clermont Foot présente un onze de départ relativement compétitif.
La défense repose sur Konaté, Jacquet (prêté par Rennes) et Da Silva, des joueurs solides sur le papier, mais le poste de latéral gauche, avec Armougom, reste un petit peu en dessous sur ce qu’on a pu en voir lors des premiers matchs.
Au milieu, Gastien et Magnin forment une doublette naturelle et expérimentée capable de rivaliser en Ligue 2, tandis que Saivet, positionné en soutien des attaquants, sera, sans aucun doute, un joueur clé dans l’animation offensive.
Et devant, c’est un peu l’inconnu qui règne au gré des blessures et de la polyvalence supposée des uns et des autres.
D’ailleurs le CF63 a déjà montré de grandes lacunes dans la conclusion de ses actions offensives.
Un banc peu fourni
Le banc du Clermont Foot met en lumière le manque de profondeur de l’effectif.
Si le poste de milieu récupérateur semble bien pourvu, d’autres secteurs comme le milieu offensif ou l’attaque manquent de remplaçants capables de venir titiller les titulaires.
La polyvalence de certains joueurs pourrait pallier ces absences, mais la dépendance à un onze type augmente les risques en cas de blessures ou de méformes.
Le recrutement de quelques renforts supplémentaires, notamment un attaquant et un latéral gauche, pourrait grandement faciliter la tâche de Sébastien Bichard et limiter le recours à des compositions fantaisistes.
Une saison de transition
Le mercato du Clermont Foot 63 a été marqué par des contraintes économiques et des choix dictés par la nécessité.
Si l’effectif actuel montre des signes de faiblesse, notamment en termes de profondeur, il possède aussi des atouts qui pourraient permettre à l’équipe de jouer un rôle intéressant en Ligue 2.
Le club a encore la possibilité de renforcer son groupe avec des joueurs libres, et si un avant-centre de qualité venait à rejoindre l’équipe, les ambitions pourraient être revues à la hausse.
La saison à venir s’annonce difficile, mais avec les ajustements adéquats, le Clermont Foot 63 pourrait se montrer compétitif et viser une place honorable dans le championnat.
Très belle analyse – merci pour le partage.
Il est dommage qu’avec le réseau qu’a notre Président, il n’ait pas pu faire une proposition à un joueur comme Yassim Ben Yedder ou autre international de renom. Le salaire aurait pu être négocier sur la base d’un contrat pro, puis une place au sein du management. Ainsi, il y aurait pu concrétiser un plan d’actions d’un projet sur le long terme pour le joueur en fin de carrière, mais aussi de faire bénéficier du vécu de ce joueur au sein du club.
On peut aussi et simplement regretter que Maxime Gonalons n’ait pas plus peser lors de son arrivée en 2022. Là aussi, un joueur