En avance au rendez-vous, elle patiente en lisant sur son téléphone mobile. Marion Canales est pressée d’arriver, un peu hyperactive. Attablée au café, son débit verbal reste accéléré, comme sa carrière. Le regard bleu sombre de brune aux cheveux lisses ne perd rien de ce qui se joue sur la terrasse du bistrot clermontois. Marion Canales nourrit une conversation sautillante, comme sa pensée, rapide et percutante, aiguisée, sûre de là où elle veut emporter l’interlocuteur. « Je crois qu’il faut co-construire des outils qui permettent aux collectivités locale d’être plus agiles, nous devons travailler dans la transversalité. La SEM et la SPL sont des outils qui vont dans ce sens. Je suis très contente que des villes comme Vichy, ou d’autres à venir s’engagent sur une harmonisation des projets de la Métropole. C’est à nous d’incarner la co-construction des politiques publiques. »
Assistante parlementaire
Agile, c’est un terme qui correspond bien à cette jeune ambitieuse. Tombée dans la marmite du Parti Socialiste par choix le lendemain du 21 avril 2002 Marion Canales se fraye un chemin assez fulgurant dans les labyrinthes du pouvoir. Ses études de droit à Clermont-Ferrand juste avant d’intégrer Science Po à Grenoble lui ouvrent les portes du Conseil départemental. Des 2005, elle arpente le département aux côtés de Jean-Yves Gouttebel, pour travailler sur les politiques culturelles et l’action sociale. Lorsqu’elle raconte son parcours professionnel ou politique, Marion Canales parle de rencontres, de fidélité, d’engagement. La jeune femme évoque Michèle André, Michel Charasse, des préparations d’examen soutenue par Olivier Bianchi… La première fois qu’elle met les pieds à Paris, c’est pour rencontrer François Rebsamen, qui cherche une assistante parlementaire, en 2008. « Je me suis senti très à l’aise a ses côtés. J’ai tellement vu les apparats que je n’y suis pas sensible. J’ai été l’assistante à qui personne ne dit bonjour. C’est lui qui m’a appris la citation de René Char : « Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront ! » Elle ne me quitte pas dans l’exercice de mon mandat pour l’action publique. » Après avoir endossé le rôle de cheffe de cabinet de celui qui devient président de groupe au Sénat puis Ministre du travail, la jeune mère de deux enfants assume avec sérénité « je suis capable de faire les sacrifices qu’il faut lorsqu’on est élue. Ils se font sur un mandat local comme sur un mandat national. Elu, c’est une vocation, sinon, ça rendrait très malheureux. »
Elue municipale
Dès 2008, elle avait rejoint les bancs de l’opposition à Chamalières. « J’habitais là. J’ai mené mon mandat jusqu’à son terme. Depuis, j’ai déménagé à Clermont-Ferrand, mais je suis très fière d’avoir transformé ma petite maison chamaliéroise en logement social. Avec moins de 6% de logements sociaux à Chamalières, j’ai considéré qu’il était de mon devoir de faire, à mon niveau, un acte fort même en quittant cette ville. Je ne comprend pas pourquoi tant de logement privé inoccupé ne sont pas proposé au logement social. »
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