C’est une petite virée dominicale – et commerciale – proposée au coeur de Clermont chaque premier dimanche du mois (sauf événement obligeant à bousculer le calendrier). On en revient éventuellement avec des produits, souvent des denrées alimentaires, que vendent leurs producteurs. Car ce marché, initiative de la municipalité, entend privilégié les circuits courts de distribution.
Les stands présentent beaucoup de productions aussi bien locales qu’artisanales. Ainsi, la petite entreprise Contretemps, née il y a un an à Saint-Pierre-Roche, à côté de Rochefort-Montagne, propose ses sachets de plantes médicinales et d’herbes aromatiques. C’est peu dire que Marion Couillard ne gaspille pas la terre agricole. Elle cultive menthe, mélisse, thym, sarrette ou hysope, des fleurs annuelles, soucis, mauve, camomille, bourrache, sur un lopin de poche, tout juste 50 m2. Elle explose toutefois le périmètre de ses activités en allant cueillir des plantes sauvages dans les montagnes environnantes.
Blindée, la place de Jaude
Rémy Vallat vient de Brioude et ne boude pas son plaisir d’être là, entouré de ses plants d’oeillets, de pensées ou de chrysanthèmes mais aussi des légumes qu’il produit. Il déballe depuis belle lurette sur un important marché dominical de la région clermontoise, auquel il fait une infidélité une fois par mois, depuis que Jaude fait son marché. Il ne veut pas rater ce rendez-vous.
Un enthousiasme que confirme Didier Caron, le responsable des marchés à la mairie de Clermont. « Il y a une soixantaine d’inscrits ; une grosse cinquantaine d’exposants sont présents chaque dimanche. A l’origine on ne savait pas si on remplirait la place avec des producteurs mais il existe beaucoup de demandes. Les commerçants et le public se disent très contents et viendraient volontiers plusieurs fois par mois. Le problème est que la place de Jaude est très exploitée. »
Safran et micro-pousses
Certes, c’est un peu un rendez-vous de bobos. Il n’y a pas ici un producteur auvergnat de safran, mais plusieurs…« Ca me rappelle le marché à Saint-Tropez, s’amuse Geneviève, une chalande. Pour l’ambiance, très sympa, pour les prix aussi… Ce n’est pas l’endroit où l’on ferait les courses de la semaine ». Elle a acheté « des lentilles de Saint-Flour et du bon miel ».
D’un autre côté, on trouve de quoi s’aventurer un peu en matière gastronomique. Ainsi, l’entreprise de Chris Kilner cultive à Saint-Jean-en-Val, près de Sauxillanges des micro-pousses d’herbes aromatiques qu’il vend en godets ou, coupées, en barquette. L’idée lui est venue en voyant son épouse produire des graines germées. Il lui suffit d’attendre un peu pour que se développent des pousses infiniment tendres dont on se sert pour l’assaisonnement. Ainsi, il livre dans leur version juvénile mélisse, roquette wasabi, radis, tonna, shiso, agastache… à une cinquantaine de restaurants. Et aux happy few de plus en plus nombreux qui fréquentent le marché de Jaude.
« Jaude fait son marché » le 1er dimanche de chaque mois, sauf exception.
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