Par Philippe Thivat
Chaque mercredi, l’équipe de bénévoles du club de rugby de Lezoux prépare l’arrivée d’une trentaine d’enfants venue de structures adaptées du secteur de Clermont-Ferrand. Ce projet pensé, et démarré en mai 2020 par Arnaud Perez et sa femme Alexandra offre la possibilité à des enfants différents de s’exprimer avec un ballon de rugby. Une initiative qui prend tout son sens lorsque l’on voit arriver ces jeunes avec un large sourire à leurs descentes des bus. Cette bonne humeur se prolonge sur le terrain avec l’aide de l’équipe du club de Lezoux et des éducateurs des IME. « L’objectif principal est que ces enfants s’apaisent, s’épanouissent, communiquent davantage » glisse Arnaud Perez le président de l’association ». Et Raphaël Greliche, le directeur technique de ce projet de rajouter : « Nous travaillons également par groupes de niveaux et nous nous adaptons au rythme de chacun. » Dans les différents ateliers proposés les enfants apprennent à se repérer, à entrer en relation, en s’appliquant à respecter les consignes demandées. Une bonne partie de ces enfants ne peuvent être scolarisés car leurs troubles sont trop majeurs. La pratique du rugby adapté vient étayer une relation très chaotique et fragile. « Elle leur permet de prendre confiance en eux et
de s’intégrer progressivement. » insiste Arnaud Perez.
Une répercussion positive sur leur temps du quotidien
Lorsque de telles actions citoyennes se mettent en place, cela permet à la personne accompagnée d’améliorer son autonomie dans la vie de tous les jours. Le rugby, comme médiation, aide le sujet à se construire dans les domaines psychologiques et physiologiques. « Depuis la création de cette activité nous observons chez certains de nos jeunes un mieux être corporel, une progression dans la relation, ils parlent de ce qu’ils font le mercredi autour du rugby, témoigne Virginie Grenier éducatrice à l’Ime de Chaudier. » « De plus il y a une corrélation entre ce qui se fait sur le terrain de rugby et ce qui se travaille au sein des établissements ». rajoute-t-elle. Cela est donc bénéfique pour l’ensemble des acteurs qui gravitent autour de cette esquisse singulière. Pour Marie Trottard, jeune travailleuse sociale sur l’IME de Vertaizon et joueuse de rugby à l’ASM Romagnat rugby féminin, le chemin semble plus long pour certains enfants dont les troubles sont plus prononcés. « Pour le moment nous sommes dans une phase d’observations entre ce qui se passe ici et les bienfaits de l’activité sur leur vie de tous les jours. » nous informe t-elle. « Mais vu comment le projet est porté par Arnaud et son équipe, nul doute que cela apporte un certain épanouissement à chaque participant. » se permet-elle d’insister. À entendre les rires qui débordent du rectangle vert nous ne pouvons qu’approuver la nécessité de développer et de pérenniser ces riches moments de partage.
A propos de l’auteur de cet article :
Philippe Thivat, éducateur spécialisé auprès d’enfants autistes est correspondant d’un hebdomadaire dans l’Allier et intervenant auprès de l’ASM Romagnat rugby féminin en tant que rédacteur journaliste sportif. Il est également engagé dans le rugby citoyen qui œuvre grâce à ce sport à l’intégration des personnes handicapées et de personnes migrantes.
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