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De nouvelles habitudes de travail- photo D.R.
Santé

Les gestes santé pour cette période de télétravail

Quelques conseils pour que, pendant cette période de confinement, le télétravail n'entame pas votre capital santé.

Travailler 7 à 8 heures, en position assise, derrière un écran est délétère pour la santé et la sédentarité du travail, un des paramètres dans le développement de nombreuses pathologies. Parmi nos conseils pour mieux vivre votre télétravail, ceux de David Thivel *, enseignant-chercheur au laboratoire AME2P (Université Clermont Auvergne), coordinateur de recherche au sein de CALORIS (Centre Spécialisé de l’Obésité en Auvergne) et membre du comité scientifique de l’ONAPS (Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité).

Pour limiter la propagation de l’épidémie de Covid-19, le gouvernement français a, le 16 mars dernier, décrété le confinement obligatoire de la population sur l’ensemble du territoire. Conséquence, les entreprises ont rapidement dû s’adapter. Leur solution ? Le recours massif au télétravail. Une situation inédite qui nécessite de prendre quelques précautions d’usage car des risques associés au télétravail, il en existe. Prioritairement pour la santé, à court et long terme : TMS, troubles musculosquelettiques (douleurs articulaires, musculaires) ; risques psychosociaux (stress); maladies cardio-vasculaires (hypertension), troubles métaboliques (diabète de type 2). Travailler en position assise, derrière un écran, pendant de longues heures, n’est pas bon pour la santé. Et le manque d’activité physique couplée à la sédentarité, un véritable enjeu de santé publique. La sédentarité est d’ailleurs, selon l’OMS, le quatrième facteur de risque de décès dans le monde.

 Sédentarité et obésité, des risques connus pour la santé

Télétravail et confinement, un contexte qui favorise les comportements sédentaires, lits de pathologies que les chercheurs connaissent bien, et pour cause : les mêmes sont à l’oeuvre dans l’obésité. Une maladie chronique et complexe qui, à échelle mondiale, ne cesse d’augmenter. Touchant dans le monde plus d’un adulte sur deux et un enfant sur six , selon une étude de l’OCDE (1). Et qui refait surface à l’occasion de l’épidémie de Covid-19. En France, selon une étude du CHU de Lille d’avril 2020 (2) publiée dans la revue Obesity, plus de 47% des personnes contaminées admises en réanimation présentaient des signes d’obésité. Un tableau clinique d’autant moins à prendre à la légère qu’en 2019, selon le Ministère des Solidarités et de la Santé, 8 millions de Français souffriraient d’obésité. Et les projections de l’OCDE sont pessimistes : en 2030, 21% de la population française pourrait en être atteinte. L’OMS a bien saisi l’urgence de cette autre épidémie mondiale en incitant les Etats membres à mettre en oeuvre des « politiques fondées sur la population, multisectorielles, multidisciplinaires et culturellement adaptées pour développer l’activité physique au niveau mondial (…) Et à s’engager à réduire de 10% la sédentarité d’ici 2025. »

 Plus de prévention, plus d’activité physique

David Thivel.

« L’important, c’est la prévention (…) et plus d’explications« , explique David Thivel, chercheur au laboratoire AME2P de l’Université Clermont Auvergne et membre du conseil scientifique de l’ONAPS (Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité). Si les facteurs de la maladie sont multiples (alimentaires, génétiques, hormonaux, environnementaux et comportementaux), deux d’entre eux jouent un rôle non négligeable : le manque d’activité physique et la sédentarité. Ses conseils sont les suivants : pratiquer une activité physique. Le plus possible et ça, chaque jour. Régulièrement. « Il faudrait 75 minutes par jour d’activité modérée juste pour annuler les effets néfastes de ces huit heures passées assis« , résume-t-il. En parallèle, il s’agit de « réduire les comportements sédentaires et casser les temps impartis à ces comportements. » Ceux en question, notamment, dans le télétravail. Bref, s’activer. « Il faut absolument faire les deux. Ca va aussi améliorer notre contrôle de l’appétit et notre régulation alimentaire. » Une bonne manière de lutter contre les grignotages intempestifs, facilités durant cette période de confinement.

 Quelques conseils pour mieux vivre son télétravail

Afin d’éviter une exposition prolongée à l’écran, veillez à bien organiser votre journée. Déterminez des plages horaires pendant lesquelles travailler. A des heures fixes, dans un espace tranquille et évitez, si possible, leur dépassement. L’INRS (3) conseille d' »alterner le travail informatisé avec des tâches autres que sur écran. Lorsque l’organisation et la nature de la tâche sur écran ne permettent aucun changement d’activités. »

Faites des pauses régulières. Quelques minutes toutes les heures. Mettez-vous « en station debout (…) Dégourdissez-vous les jambes, faites quelques pas. » « Le but, c’est de se mettre en mouvement « , souligne David Thivel. Et d’ajouter « la mobilité commence avec le premier pas. »

Pensez à vous détendre. Faites quelques courts exercices d’étirement, de relaxation et de respiration. Enfin, de temps à autre, fermez les yeux pour réduire la fatigue oculaire. Ainsi vous mettrez toutes les chances de votre côté pour atténuer l’impact du télétravail sur votre santé.

 

*Le travail de recherche de David Thivel se concentre sur les intérêts et les impacts de l’activité physique et de la sédentarité sur le profil métabolique et le statut nutritionnel des enfants et adolescents, particulièrement dans le cadre de l’obésité pédiatrique.

(1), OECD Obesity Update 2017.

(2), « Prévalence élevée de l’obésité dans le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère ‐ 2 (SRAS ‐ CoV ‐ 2) nécessitant une ventilation mécanique invasive« , publication du Groupe d’études sur les soins intensifs COVID et obésité de Lille, CHU de Lille, revue Obesity, 9 avril 2020.

(3), « Dossier Ecrans, prévention des risques« , INRS, Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.

À propos de l'auteur

Sandrine Planchon

Après une prépa lettres et des diplômes en sciences humaines, Sandrine Planchon s'oriente vers la radio. Depuis 1999 elle travaille différents formats sur Altitude, Arverne, RCF, RCCF. Investie depuis 2015 dans un projet sur le numérique avec Elise Aspord, historienne de l'art, elle encadre aussi depuis 2014 les projets d'étudiants du Kalamazoo College (US).

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