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E.Roux et ses coins secrets, comme ici le marché Saint-Jacques.
Entretiens

Les « coins secrets » d’Eric Roux

Journaliste culinaire, Eric Roux traverse la France pour nous faire saliver et découvrir des produits et des lieux insolites. Mais Clermont reste son port d’attache, qu’il aime à parcourir pour sa richesse culturelle et sa diversité. Fort de cette ligne directrice, Eric Roux nous propose de découvrir trois lieux, qui compose une partie de ses" coins secrets" de Clermont …

« Mon Clermont secret est un peu particulier car cette ville est dans l’esprit d’une cité du midi qui serait située au nord. Entre ville et campagne, on y découvre toujours de nouvelles choses en la parcourant. » Sur les traces d’Eric Roux, c’est aussi l’occasion de découvrir de nouveaux lieux, ou de redécouvrir certains plus connus, mais avec un regard différent.

Un marché pour tous

E. Roux, sur le stand de Mr Vang au marché Saint-Jacques.

« Ce marché est à l’image de la ville de Clermont-Ferrand, avec une très grande mixité sociale et culturelle ! C’est ce côté culturel, propre à notre cité, que j’apprécie particulièrement. » A Saint-Jacques, aucun doute, Eric Roux est en terrain connu. A chaque stand, un sourire, une poignée de main et des échanges complices : « Ici on trouve des étals classiques, mais c’est avant tout un marché au panier, c’est-à-dire la possibilité donnée de vendre le surplus du jardin familial. Tous les produits en vente révèlent de belles qualités. On trouve des primeurs et des producteurs qui nous emmènent leur jardin au cœur de la ville. J’aime aller au-delà des images habituelles et des clichés et le marché de Saint-Jacques représente parfaitement cet esprit. Des gens d’origines maghrébines côtoient un producteur portugais. Il y a des jeunes et des moins jeunes, des bobos et des étudiants. Monsieur Vang, par exemple, produit des légumes asiatiques dans la proche banlieue de Clermont et nous fait voyager à travers son étale. » Au-delà de la qualité des produits, Eric Roux rencontre sur ce marché la mixité chère à son cœur : « Il existe ici une image populaire et sincère, loin des endroits à la mode. C’est l’occasion de pratiquer une cuisine de tous les jours, mais pas la cuisine de nos grand-mères ! Elle est moderne, en mouvement et rythme le quotidien des gens, qui disposent d’un temps réduit pour cuisiner. C’est un des marchés qui m’intéresse, par sa diversité, comme le marché Saint-Joseph, celui de Gerzat ou la halle de Montferrand. »

 

Savoureuse découverte   

Les produits locaux ont naturellement une valeur essentielle aux yeux du journaliste culinaire. Mais dans l’esprit de découverte qui est le sien, Eric Roux aime à mélanger les saveurs. Ainsi, l’épicerie Sooji, situé sur le boulevard François Mitterrand, est un lieu important à ses yeux, comme pour ses papilles : « J’aime beaucoup cette petite épicerie coréo-niponne qui regorge de produits absolument incroyables ! À l’exemple des sauces, comme le Kimchi (fabriqué à partir d’un chou asiatique lacto-fermenté) qu’on peut utiliser aussi simplement qu’un condiment. Avec un tel produit, on peut magnifier de nombreux plats de manières diverses et variées. À travers ce genre de découverte, c’est l’occasion de parfaire ses connaissances culinaires au cœur de notre ville. Il existe dans notre cité plein de formes de réussites. » Des réussites à l’image de la ville pour cet amoureux irréductible de Clermont-Ferrand : « Des grandes, bien-sûr mais aussi de petites réussites que l’on ne met pas forcément en avant, le tempérament auvergnat sans doute, mais les produits locaux se retrouvent sur des tables prestigieuses en France et dans le monde entier. »

 

Un pain remarquable

A la boulangerie Le Pistore, en compagnie d’H. Durif et ses apprentis.

Parmi les réussites évoquées pas Eric Roux, la boulangerie Le Pistore , située rue Blatin, est un lieu où le pain est bien plus qu’un simple produit de base : « Je pense qu’on a ici un des meilleurs pains de France. Il est produit par des gens qui ne se prennent pas pour des vedettes. Hervé Durif est à l’image des boulangers clermontois. C’est un compagnon qui fait un pain remarquable, en particulier son pain de meule. Avec de la farine de l’eau et du sel il réussit un travail exceptionnel. Hervé maîtrise son art sur le bout des doigts et aime à partager son savoir. Il a des apprentis qui viennent du monde entier et leur transmet les valeurs de l’Auvergne. » L’occasion également pour Eric Roux de rapprocher les divers acteurs de la vie clermontoise, pour en tirer la quintessence : « j’ai conseillé à Hervé de se rapprocher des producteurs locaux. Par exemple afin de produire une pompe aux pommes unique, avec de vieilles variétés de pommes souvent méconnues du grand public. » 

La variété, la diversité, la mixité, tant sociale que culturelle, sont les éléments majeurs des « coins secrets » d’Eric Roux. Des valeurs qui ont toujours guidé les pas du journaliste : « Ma passion pour le journalisme se traduit par cette volonté d’avoir toujours l’information la plus juste, la plus précise et surtout la plus riche pour ensuite être simplement un passeur envers le plus grand nombre. » Au cœur d’une société dans laquelle on peut avoir parfois peur de se perdre, Eric Roux sait parfaitement où il met les pieds : « Je suis très optimiste même s’il y a beaucoup de raisons d’avoir peur de l’avenir. Je crois vraiment qu’il existe suffisamment de savoir pour sortir de l’ornière dans laquelle on est. La nourriture, c’est tous les jours, trois fois par jour, et elle agit sur tous les leviers de la société. Elle est un laboratoire où on expérimente des choses et où on échange des savoirs qui sont à la base de la construction de notre société et nous réserve, je le pense, un avenir plutôt agréable. »

Un esprit de transmission qui a connu un succès populaire remarquable à l’occasion de l’Étonnant festin, organisé récemment au Jardin Lecoq et dont Eric Roux était l’un des maîtres d’oeuvre.

À propos de l'auteur

Julien 0ury

Journaliste-commentateur sportif dans des médias nationaux comme Eurosport, Sud Radio ou encore Rugbyrama.fr, c'est un ancien sportif qui a choisi de vivre sa passion jusqu'au bout. Amoureux de sa région, il a la volonté de présenter le sport à travers ses émotions. Diplômé de l'école de journalisme de proximité de Vichy, il souhaite mettre en avant la qualité du travail des clubs sportifs locaux afin de faire connaitre les hommes et femmes qui se battent pour faire perdurer l'activité sportive pour tous.

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