Autant le dire tout de suite, Romain Bardet ne sera pas le favori du 104e Tour d’Italie qui s’élancera, le 8 mai, de Turin. Le coureur cycliste auvergnat n’a plus gagné depuis plus de trois ans et son début de saison, certes peu chargé mais en demi-teinte, n’incite pas à un optimisme démesuré. A 31 ans, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il révèle des qualités insoupçonnées ou un potentiel passé jusque-là inaperçu. Pour autant, le nouveau titulaire de la formation allemande DSM va trouver sur les routes transalpines des parcours à sa mesure et il peut parfaitement tirer son épingle du jeu au fur et à mesure d’une course usante et incertaine, aux reliefs escarpés.
Une forme ascendante
Neuvième du récent Tour des Alpes, au cours duquel il a évolué juste en dessous des meilleurs, Romain Bardet semble avoir vécu une préparation sereine, presque idéale avant une épreuve de longue haleine. « Tout suit son cours, je monte en pression et je suis très content de mes débuts au sein de l’équipe DSM. Je trouve qu’on court bien, on a de très bons automatismes. C’est porteur d’espoir » a-t-il confirmé. Sur le Giro, le dauphin de Christopher Froome dans le Tour 2016, partagera le leadership de sa formation avec le jeune Australien Jay Hindley, révélé lors d’un dernier Tour d’Italie, disputé à l’automne, sans le gratin mondial.
Il en sera différemment cette année avec un casting de choix : Egan Bernal, le vainqueur du Tour de France 2019, a ainsi fait du Giro sa priorité après une saison 2020 décevante. Il sera entouré de l’habituelle armada Ineos. Simon Yates, qui volait sur les routes du Tour des Alpes, s’annonce redoutable s’il tient la distance. Mikel Landa, Alexsandr Vlasov, Hugh Carthy, Joao Almeida, Dan Martin, Pavel Sivakov, George Bennett, Vincenzo Nibali ou encore Marc Soler figureront parmi les outsiders d’une course qui verra le retour du prodige belge Remco Evenepoel, gravement accidenté lors du Tour de Lombardie en octobre dernier. Avec lui, il faut s’attendre à tout…
De Turin à Milan
Reste le parcours. Si l’on a connu des Giro plus montagneux, il ne manquera cependant pas de difficultés, en particulier durant la dernière semaine, où l’on enchaînera les escalades, franchissant quelques sommets mythiques (Zoncolan, Pordoi, Passo Giau) et des cols redoutables (Passo San Bernardino). Avec seulement 38 kilomètres de contre-la-montre (dont un le dernier jour à Milan), les grimpeurs pourraient avoir le dernier mot. Ce qui n’est pas pour déplaire à Romain Bardet et ne dérangera pas davantage Simon Yates et Egan Bernal…
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