Ni branché, ni artificiel. Le blues rural n’est pas forcément dans l’air du temps et on l’entend peu sur les ondes. Qu’importe, cette musique, gorgée de traditions, venue de l’Amérique profonde, pas celle de New York ou de San Francisco, pas celle des côtes est ou ouest, puise ses racines dans un terreau profond. Elle a gardé son âme, cédant peu aux modes et aux faux-semblants. C’est cette musique étrange, sans fioriture, que tout le monde connaît mais que personne ne pratique. Ni hype ni branché, rarement classé et peu programmé, le blues rural reste l’apanage de déclassés et de péquenots – et accessoirement de revivals extatiques à base de Noirs souriants.
Sans la moindre concession
Sauf que depuis quelques années, une armée de Ricains surgis des pires coins du pays a entrepris un travail de dépoussiérage de la scie à douze mesures. Si les Black Keys en représentent le versant sexy, on arpente avec Left Lane Cruiser les digues raides et glissantes d’un Mississippi sale et dangereux. Nourri d’alcool frelaté, à base de riffs tordus à la fuzz et de batteries crades, Claw Machine Wizard, le cinquième album du duo venu de Fort Wayne dans l’Indiana ne fait pas dans la dentelle ni dans l’invention mais ne rate jamais sa cible : celle d’un blues brut et rude, fort en degrés et en volume, une musique qui dépote, qui déclenche, qui déniaise. L’arsenal déployé par Frederick J. Evans IV et Pete Dio se révèle rustre, peut-être, mais ô combien efficace et fulgurant, furieux et irrésistible.
Les Young Harts débarquent
En première partie de soirée, les quatre Young Harts, issus d’anciens membres des Elderberries, d’Araban ou de Kunamaka, touilleront un brûlot heavy rock costaud et définitif. En guise d’apéritif décapant.
Vendredi 4 mai à 20h30 à la Coopérative de Mai (Petite Coopé). www.lacoope.org
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