Depuis plusieurs années, la filière viticole auvergnate se démène pour son développement, tant du côté des vignerons et des viticulteurs dont la qualité de production permet désormais d’oublier les heures sombres des « vins d’Auvergne », que des professionnels de la distribution, qui œuvrent au quotidien pour redorer une image qui en avait bien besoin. Aujourd’hui, les ventes de vins produits en Auvergne progressent régulièrement, en particulier ceux qui sont inscrit dans la stratégie commerciale des « vins volcaniques » qui rencontrent un bel engouement.
Face à cet hausse de la demande, mais aussi au constat que le terroir volcanique semble être bien adapté au changement climatique et à l’augmentation de la température moyenne, l’heure est venue de reconsidérer la superficie du vignoble.

Le prix des vignes et du vin augmentent

«Nous n’avons jamais reçu autant de demandes de création de domaines viticoles, ou de jeunes coopérateurs qui veulent s’installer » explique Gilles Vidal, Président du Syndicat des Côtes d’Auvergne. « Depuis que les vignerons auvergnats se sont réapproprié leur identité volcanique, le succès des vins d’Auvergne ne s’est plus démenti. Le prix des vignes augmente régulièrement, et le prix moyen des vins a bondi de +18% en cinq ans. Les vignerons installés savent qu’ils peuvent vivre de leur production et ils cherchent à s’agrandir » poursuit-il reconnaissant que l’investissement sur sur cette cartographie est important, environ 60 000 euros, mais qu’il est indispensable pour aborder un avenir annoncé comme prometteur.

Une cartographie du vignoble

Sur les 53 communes du Puy de Dôme situées sur la zone d’AOC et d’IGP, nombreuses sont celles, par la voix de leurs édiles, à montrer l’intérêt de faire cartographier certaines zones de leurs communes pour développer la viticulture. Dès le printemps prochain, l’IVF, Institut Français de la Vigne et du Vin va procéder à une étude cartographique à la demande du Syndicat des Côtes d’Auvergne et de l’association VINORA. L’ensemble du vignoble en AOC Côtes d’Auvergne ou IGP Puy-de-Dôme va être cartographié et les des rendus en 2D ou 3D, permettront aux communes et professionnels participant, de visualiser avec précision les parcelles existantes et les zones potentielles. Les communes du département du Puy de Dôme qui travaillent déjà un projet viticole peuvent demander à participer à l’étude tout comme les propriétaires fonciers désireux, moyennant finance, de connaître le potentiel de leurs terrains. L’idée à terme, est de favoriser l’extension des cinq dénominations existantes que sont Madargue, Châteaugay, Chanturgue, Corent et Boudes ainsi que l’ensemble des zones viticoles du département. Parmi les institutions qui souhaitent s’engager dans la démarche, citons, de manière non exhaustive, Cournon,  Enval, Mozac, Saint- Amant-Tallende, mais aussi les communautés de communes, comme Riom Limagne et Volcans Agglo Pays d’Issoire et Clermont Auvergne Métropole.

Accueillir de nouveaux exploitants

Le travail des cartographes va autoriser l’identification précise du « parcellaire volcanique »  avec ses différents types de sols contenant basalte, pouzzolane, pépérites et et autres pierres ponces. L’idée est de conduire vers l’augmentation de la superficie du vignoble, soit au profit du développement de domaines existants soit en accueillant de nouveaux arrivants exploitants. L’analyse sera très utile pour le choix des parcelles présentant le meilleur potentiel et les bonnes expositions dans un contexte de réchauffement climatique.
Le syndicat des Côtes d’Auvergne ambitionne un doublement de la superficie dans la décennie à venir soit 700 hectares, autorisant l’arrivée de 35 nouveaux domaines ou coopérateurs, et favorisant un fort développement de la production des exploitations déjà existantes.