En Auvergne, on prétend que la Course de côte du Mont-Dore est la plus belle course de côte de France. Paysages somptueux, tracé magnifique, ambiance de passionnés et surtout plateau de participants très relevé concourent à faire de cet événement sportif, un immanquable de l’été. Crée en 1961, cette course a toujours attiré des pilotes exceptionnels (lire notre article du 1er août 2021) et un public conséquent. Chaque année, environ 5000 spectateurs quotidiens assistent aux vérifications techniques le vendredi au Mont-Dore et aux courses le samedi et le dimanche le long de la montée du Col de la Croix-Saint-Robert. Ce « grand barnum » nécessite une organisation au cordeau, assurée par les équipes de PHA Claude Michy en étroite collaboration avec l’ASA Mont-Dore et les collectivités locales. Durant les trois jours, quelques 200 bénévoles œuvrent à l’accueil du public et au bon déroulement de l’épreuve. Mais pour pouvoir organiser la manifestation dont le succès populaire ne se dément pas, l’équipe d’organisation doit travailler tout au long de l’année pour convaincre les parties concernées.
Fédérer les acteurs, rassurer les écologistes
Le financement de la manifestation reste un point crucial mais les contributions des collectivités et celles des sponsors permettent bon an mal an, d’assurer le minimum requis. Pour Sébastien Dubourg, maire du Mont Dore, cette course de côte est un élément clé de l’animation du territoire. « La course nous permet de faire la promotion de l’économie locale et anime le Massif durant l’été ». Emmanuel Labasse évoque quant à lui « la nécessité d’ouvrir le dialogue et de travailler main dans la main avec tous les acteurs ». Lorsque le maire de Chambon-sur-Lac parle de dialogue, il évoque celui qui doit être ouvert avec les propriétaires des terrains impactés par l’organisation, mais aussi avec les sympathisants écologistes qui commencent à regarder la course automobile d’un mauvais œil pour son bilan carbone. « On ne pollue pas plus que les autres » estime Sébastien Dubourg. « Comme nous coupons la route, la circulation touristique est stoppée. A la fin du weekend la pollution engendrée par les voiture de course est sans doute inférieure à celle produite par la circulation habituelle. Mais il y a aussi l’impact des spectateurs sur l’environnement. Nous mettons en place une opération zone propre. Le site est généralement plus propre à la fin du weekend qu’au début ».
Biocarburant versus électricité
Philibert Michy regarde de son côté et avec une grande attention l’évolution technique du sport automobile. Un peu à l’image de son père Claude, il semble peu convaincu par le passage à l’électrique pour l’ensemble du sport auto et en particulier pour la course de côte. Selon lui l’avenir pourrait passer par les biocarburants désormais utilisés aux 24 heures du Mans et sur le championnat de France camion. « Si toutes les voitures de la course de côte devaient rouler à l’électrique, il faudrait fournir une quantité d’électricité pour les recharges rapides très importante ce qui n’est pas vraiment possible avec le réseau actuel dans le Massif » explique-t-il. Il faut ajouter que la catégorie Véhicules Historiques de Compétition reste très populaire et réclamée par le public aussi sensible à l’émotion visuelle que sonore. Enfin dernier paramètre à prendre en compte, l’évolution de la manifestation qui compte bien revenir au niveau international comme ce fut le cas par le passé, en intégrant le championnat d’Europe. Dans ce cas, les décisions à venir de la fédération imposeront le cadre technique.
Malgré tout, quelle que soient les technologies utilisées dans l’avenir, la course de côte restera toujours un superbe spectacle pour le public et une redoutable épreuve contre la montre pour les pilotes. Il faut cependant rappeler que sur la plus célèbre course de côte au Monde, celle de Pikes Peak aux USA, Romain Dumas à bord d’un Volkswagen électrique préparée spécifiquement pour cette épreuve à fait voler en éclats de plus de 15 secondes, le record que détenait Sébastien Loeb avec une Peugeot elle aussi préparée spécifiquement mais roulant au carburant fossile.
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