Julien Oury – 7 jours à Clermont : Pascal Gastien, tout au long de la préparation, on a senti cette équipe du Clermont-Foot monter en puissance. Une bonne nouvelle compte tenue des nombreux changements dans l’effectif ?
Pascal Gastien : « Oui, les choses se mettent en place petit à petit, et on travaille naturellement pour faciliter tout cela aussi. Après un gros travail sur l’aspect physique, dans la première partie de la préparation, on a retrouvé un peu plus de fraîcheur à l’occasion du match contre Rodez (2-0, le 23 juillet dernier au stade Marcombes) et cela s’est d’ailleurs clairement vu sur le terrain lors de cette opposition. »
J.O. : Pour cette seconde saison dans l’élite, le mercato s’est montré plus intense que par le passé. On sait que vous appréciez d’avoir votre effectif le plus rapidement possible, êtes-vous satisfait du travail mené ?
P.G. : « Il n’y a pas que moi ! Tous les entraîneurs aiment avoir leur effectif complet le plus tôt possible pour pouvoir travailler tous ensembles dans le même timing de préparation. Nous avons déjà bien avancé les choses, mais on sait qu’on va encore avoir un peu de mouvement dans les jours qui arrivent, sans doute même après la reprise du championnat, le premier weekend d’août. »
J.O. : Après avoir su valoriser l’effectif qui a obtenu la montée en Ligue 1, il était important de régénérer quelque peu les troupes ?
P.G. : « C’est mon avis en tous cas ! À raison ou à tort, on verra au fur et à mesure de la saison, mais je pensais qu’il était nécessaire à un moment donné de repartir sur autre chose, sur un autre groupe. Je pense qu’il nous manque encore deux ou trois joueurs, un défenseur central, un joueur excentré et un milieu de terrain. C’est beaucoup de changements, en particulier pour notre défense, et on doit travailler dur chaque jour pour acquérir des automatismes. C’est un travail de longue haleine, mais on sait qu’on doit faire plus vite et pour cela, il faut que l’ensemble de l’équipe puisse défendre et rendre notre bloc plus imperméable. » « Depuis quelques années, on n’a pas à se plaindre des choix opérés sur le poste d’attaquant. »
J.O. : Avec toujours cette petite appréhension de ne pas retrouver la même complicité ou qualité, à l’image d’un Mohamed Bayo, pas simple à remplacer avec ses 14 buts la saison passée ?
P.G. : « On n’a pas spécialement ce type d’appréhension, mais on n’a jamais totalement des certitudes non plus au moment de faire un recrutement. Il n’y a pas de raison pour que les choses ne se passent pas bien. Je pense que c’est avant tout l’équipe qui favorise la performance de nos attaquants. Depuis un certain nombre d’années, et avant « Momo » Bayo, on n’a pas à se plaindre des choix opérés par le Clermont-Foot sur le poste d’attaquant. Je suis convaincu que Komnen Andric, comme Grejohn Kyei, vont pérenniser cette logique. »
J.O. : Parlez-nous un peu plus précisément de ce Komnen Andric, attaquant serbe arrivé de Zagreb ?
P.G. : « C’est un joueur qui est très fort dans la conservation du ballon, très solide également. Il sait se montrer agressif dans son jeu, et capable d’imposer un pressing à l’adversaire. De plus, c’est un garçon avec un vrai tempérament de compétiteur, de gagneur. C’est aussi un joueur qui a de l’expérience, en ayant déjà joué la coupe d’Europe par le passé avec un profil technique complet. Il va bien sûr avoir besoin de mieux connaitre les qualités de ses partenaires, et que nous aussi nous sachions nous adapter à son jeu, de manière à le faire briller. »
J.O. : Il y a un an, vous découvriez humblement la Ligue 1, en prenant même conseil auprès d’autres techniciens de l’élite. Aujourd’hui, pour aborder cette saison 2, quels enseignements avez-vous tirés de cette expérience ?
P.G. : « Je trouve que la saison passée, nous avons parfois manqué de constance dans nos efforts, dans la concentration aussi et on veut changer tout cela. À titre d’exemple, nous avons encaissé énormément de buts sur corner, alors on a travaillé pour faire en sorte d’être plus régulier dans nos prestations, et que l’on prenne moins de buts aussi, mais tout en gardant cette fraîcheur d’un jeune club en Ligue 1, qui a envie de prendre du plaisir et d’en donner par son jeu ! » « Maxime Gonalons est le type de joueur qui peut et doit nous faire franchir un palier. »
J.O. : « Peut-être aussi ce sentiment qu’il manquait dans ce groupe un « taulier », que le recrutement de Maxime Gonalons peut représenter cette année ?
P.G. : « Bien sûr, c’est évident, on a aussi fait le choix de Maxime Gonalons dans cet esprit-là. On connait tous ses qualités de footballeur, qui sont indéniables, mais nous pensions en effet qu’il nous manquait un joueur qui a connu le haut, voire même le très haut niveau. C’est le type de joueur qui peut et qui je l’espère doit nous faire franchir un palier. C’est en plus un joueur qui évolue dans un zone clé du terrain, qui va nous apporter toute sa science du jeu et sa grande expérience. »
J.O. : « Durant la préparation on a vu le système de jeu classique (4-2-3-1), mais aussi une variante, avec le 4-3-3. De quoi avoir des solutions différentes et se montrer plus imprévisible à l’avenir ?
P.G. : « On a travaillé ces deux systèmes car je pense qu’on a les joueurs et qu’on est capable de s’exprimer au mieux dans ces formats-là. D’une manière générale, je n’aime pas trop changer de système, parce qu’on a besoin de repères et de continuité aussi. On pourra ainsi également se montrer un peu moins prévisible pour nos adversaires, c’est vrai, mais plus que le système, c’est à nous, sur le terrain, de savoir prendre les bonnes initiatives dans le jeu. »
J.O. : Et pour le retour sur les terrains de Ligue 1, c’est le champion en titre, Paris SG, qui se présente sur la pelouse du stade Montpied pour la première journée. Tout sauf un cadeau pour relancer la machine ?
P.G. : « C’est un premier match difficile, mais plus encore c’est un début de saison extrêmement délicat, avec ensuite des déplacements, puis la réception de Nice. Il va donc falloir qu’on s’accroche, qu’on grignote des points, mais on ne jouera pas pour autant tous derrière ! nous avons l’ambition de pouvoir développer notre jeu et être capable de mettre en difficulté toutes les équipes et se servir de ces matchs-là pour continuer de grandir et préparer la suite de la saison. En tous cas, on n’a pas peur de cela et je ne pense pas qu’on puisse être pris de panique en cas de mauvais résultats sur nos premiers matchs. »
J.O. : D’autant plus dans un contexte où il y aura quatre descentes en fin de saison ?
P.G. : « On sait pertinemment que ce sera difficile, c’est pourquoi il faut qu’on garde notre calme, qu’on sache aussi conserver notre fraîcheur, qui nous a permis l’an passé de gagner à Marseille ou encore à Nice. Ce petit grain de folie fait partie de nous et ne doit pas disparaître face à l’enjeu. Comme je l’ai dit précédemment, on doit être plus régulier, éviter les mauvaises séries, où les matchs sans victoire s’enchaînent. On dit souvent que la seconde année est plus dure que la première. Je ne sais pas si c’est vrai, en tous cas sur le plan des statistiques je n’en suis pas sûr. Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’on ne changera pas et qu’on ne reniera pas nos idées. »
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