Le Musée Mandet de Riom, poursuit son travail consacré l’orfèvrerie et au design contemporain. Sa programmation 2022 s’articule d’ailleurs autour de la création artistique et des savoir-faire. Pensée et construite par associations et correspondances des formes et des idées, le musée a organisé son exposition temporaire actuelle autour des pièces de ses collections permanentes mais aussi de prêts d’objets prestigieux et de commandes d’artistes. L’idée d’opérer un grand tour, fait référence « au périple qui au XVIIIe siècle, formait l’œil et l’esprit des artistes, poètes, écrivains en quête de connaissances et d’émerveillement ».
Le Grand Tour  déroule un fil rouge à partir de différentes collections, beaux-arts, arts décoratifs, design, orfèvrerie et archéologie pour proposer des rapprochements esthétiques avec le must du design.

Retour vers le futur

L’exposition le Grand Tour est scénographiée avec l’idée d’évoquer le mouvement et le déplacement. La présentation utilise le vocabulaire propre aux réserves et aux coulisses des musées : Caisses de transport, tamponnages… pour dresser une invitation aux voyages, renvoyant vers des périmètres géographiques précis ou au contraire faisant abstraction des frontières. Les pièces présentées sont-elles en partance pour un ailleurs ou au contraire, arrivent-elles d’un voyage lointain pour demeurer durablement au musée ? Cela n’a finalement pas d’importance, tant qu’elles partagent une intention commune dans un espace temps justement hors du temps. La collection regroupée pour l’occasion par ce que l’on nomme les institutions, mais aussi par des artistes et des commissaires scientifiques ouvre la faculté d’envisager des rapprochements philosophiques et artistiques. La cohabitation d’une statuette d’Aphrodite de l’époque romaine avec la Fontaine aux deux Vénus de l’artiste contemporain Cyril Zarcone est un parfait exemple de la démarche et sert d’entrée en matière à la visite de l’exposition.
les travaux de Constance Guisset, Pierre Charpin, Alice Guittard, Ettore Sottsass, Olafur Elliasson, Damien Cadio, Laurent Pernot, Émilie Breux, Enzo Mari et bien d’autres artistes designer sont rassemblés dans les différents espaces du musée riomois.

Un des riches musées d’art décoratif français

Francisque Mandet, conseiller à la cour d’appel de Riom et président de la société historique de la ville de Riom, a créé le musée qui porte son nom en 1866.  Installé dans deux anciens hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe siècles, l’hôtel Dufraisse du Cheix et l’hôtel Desaix, il était destiné à l’origine « à présenter la variété des formes d’art et  mettre en lumière le patrimoine local dont les personnalités illustres d’Auvergne ». C’est ainsi que des vierges romanes auvergnates se retrouvèrent aux côtés d’ivoires antiques, de natures mortes de l’école hollandaise et de portraits d’Auvergnats. 110 ans plus tard, le bâtonnier collectionneur Edouard Richard, lui aussi homme de loi de la cour d’Appel de Riom fit une donation exceptionnelle de 4 000 objets d’art : statuaire antique et médiévale, mobilier, tapisserie, céramique, dinanderie et orfèvrerie, donnèrent une nouvelle identité au musée. Après des travaux de rénovation au début des années 80, le Musée Mandet se positionnait comme l’un des riches musées d’art décoratif français avec en particulier la collection d’orfèvrerie des XVIIe et XVIIIe forte de 200 pièces. C’est alors que le musée développa l’idée de faire connaître les orfèvres contemporains en créant des traits d’union entre orfèvrerie ancienne et contemporaine, valorisant la création, l’innovation technique et la subtilité des formes. Les portes du musée s’ouvraient dès lors au design, art de marier formes et fonctions, et à ses plus grands créateurs. À ce jour l’inventaire du Musée Mandet révèle, 14 000 objets d’art de l’Antiquité jusqu’au XXIe siècle.

Exposition art & design Le Grand Tour, jusqu’au 08 janvier 2023 au Musée Mandet, 14 rue de l’Hôtel de Ville à Riom (63)