Le dimanche matin à Clermont, pas un chat ne parcourt les rues et rares sont les cafés ouverts. Mais il y a toujours plus vide que vide, plus désert que désert… Preuve en a été donnée ce samedi matin dans l’attente de la manifestation redoutée des Gilets Jaunes.
Samedi matin…
Une ville fantôme, une ville exsangue, une ville barricadée. A Clermont, à l’heure où les Gilets jaune pénétraient dans la ville, on se serait cru dans une scène de western juste avant l’arrivée des desperados ou bien au moment où un duel va se produire dans la rue principale…Planches clouées sur la façade des boutiques, bistrots clos, rares passants sur les trottoirs, habitants retranchés dans leurs immeubles. Pas ou peu de véhicules… Et bien-sûr, aucun transport en commun. Dans la rue de la Treille, toutefois, une jeune factrice effectue sa tournée comme si de rien n’était. C’est donc elle la survivante…
Scène de western, donc, ou peut-être paysage ressemblant à s’y méprendre à une ville américaine avant que ne déferlent les fameuses tornades qui sèment la désolation. La ville sans le bruit de la ville, sans l’activité de la ville et (presque) sans ses habitants. Une cité en état d’alerte ou, peut-être, en état de siège.
Samedi après-midi
On appelle cela le principe de précaution. Les services de la préfecture, relayés par ceux de la ville, l’ont parfaitement illustré en anticipant les événements finalement prévisibles. Ceux de l’après-midi lorsque la manifestation, comme on le redoutait, a dérapé tandis que les hélicoptères balayaient le ciel clermontois. Pavés descellés, vitrines brisées, incendies, scènes de combat en plein centre-ville… les casseurs, malheureusement, étaient au rendez-vous. Ceux qui, hélas, polluent régulièrement les manifestations des Gilets Jaunes. Selon la préfète Anne-Gaëlle Baudoin-Clerc « ils ont fait preuve d’une violence extrême. » Au total, hier, 33 personnes ont été interpellées, 15 placées en garde à vue, plusieurs armes saisies, pistolets d’alarme, battes de baseball, barres de fer…. Parmi les manifestants, on déplorait 9 blessés, dont un a été hospitalisé, et deux parmi les policiers.
Malgré cette énumération peu glorieuse, auxquels il faut ajouter plusieurs commerces dégradés, le bilan se révèle relativement mesuré au lendemain des incidents. Et il est évident que les mesures prises en amont par les autorités ont évité de plus importantes conséquences.
Dimanche matin
En ce dimanche matin, retour à l’ordinaire. Et au calme dominical… Olivier Bianchi, entouré de quelques médias et d’une partie de son staff, était toutefois, vers 9h, sur la Place de Jaude, histoire de faire le point après cette journée. « Je ne fais pas l’amalgame entre les Gilets jaunes auvergnats qui manifestent pacifiquement depuis plusieurs week-ends et les casseurs qui ont pris notre ville pour leur terrain de jeux »a-t-il tenu à préciser tout en affirmant sa volonté de « porter plainte au nom de la Ville pour obtenir réparation en justice des dommages subis sur l’espace public. » Dans les rues peu fréquentées, quelques gilets jaunes s’agitent. Ceux-là sont portés par les agents des services de la ville…
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