L’histoire prétend que c’est au cours d’un séjour parisien, au début de l’hiver 1851/1852, que Giuseppe Verdi a décidé de composer La Traviata. La création a débuté après qu’il ait assisté, avec sa compagne, l’ancienne soprano Giuseppina Strepponi, à une représentation de la Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils. Le thème de la pièce, qui se déroule dans le « demi-monde » parisien, inspire le compositeur très critiqué à l’époque par la bonne société, parce qu’il vit avec sa maîtresse en dehors du mariage. Cet opéra en trois actes, qui à l’origine s’appelait Amour et mort, lui donne l’occasion de régler ses comptes.

Des début difficiles

La première représentation de La Traviata, que l’on peut traduire par La Dévoyée, sur un livret de Francesco Maria Piave est donnée en mars 1853 à la Fenice de Venise. L’opéra, qui « parle d’un amour interdit, d’une femme libre et d’exclusion sociale » est très mal compris du public. En plus de s’en prendre aux bonnes manières, l’œuvre souffre d’une mauvaise distribution. Les spectateurs sont perdus face à un drame, au caractère intimiste sans héros. De plus le réalisme musical proposé par Verdi est inhabituel. Quelques retouches vont permettre de faire oublier cette première désastreuse et La Traviata rencontrera rapidement un immense succès, au point d’en devenir, durant le XXe siècle, l’une des œuvres les plus jouées dans le monde. Elle sera portée par les plus grandes cantatrices dont Maria Callas.

Une version contemporaine

La version proposée cette semaine par Clermont Auvergne Opéra est une version résolument contemporaine. Un décor sobre, un jeu de rouge et de noir, des costumes rappelant les années 50, ont été voulus par Pierre Thirion-Vallet. Ainsi, le metteur en scène inscrit La Traviata dans le XXIe siècle, avec une Violetta très actuelle, qui pousse le public à « se confronter à ses propres représentations » mais finalement n’était-ce pas ce que recherchait Verdi à son époque ? Opéra-magazine parle d’une « vision intelligemment classique ».

Clermont Auvergne Opéra : La Traviata, opéra en trois actes : Vendredi 20 janvier à 20h00
et dimanche 22 janvier 2023 à 1 h00. Durée : 2h45 avec entracte, opéra chanté en italien, surtitré en français. Maison de la Culture, boulevard Mitterrand à Clermont.
Rencontre musicale : mardi 17 janvier à 17h30, Librairie Les Volcans, entrée libre
Avant-scène : vendredi 20 janvier à 19h00 à la Maison de la Culture
Marm’opéra, atelier pour les 5/9 ans : dimanche 22 janvier à 14h45 à la Maison de la Culture

Renseignements et billetterie sur le site de Clermont Auvergne Opéra