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141-R-420 / Photo Y. Toucassé Wikimédia
141-R-420 / Photo Y. Toucassé Wikimédia
Patrimoine

La mythique 141 R 420 en gare de Clermont tout le weekend

A l'arrêt pour maintenance depuis 2016, la fameuse locomotive à vapeur 141 R 420 sera de sortie ce weekend pour être exposée froide et statique à la gare de Clermont. Les amateurs ne bouderont pas leur plaisir de retrouver ce morceau de patrimoine dont voici l'histoire.

L’association Trains à vapeur d’Auvergne basée à Clermont, entretient et exploite une collection de matériel ferroviaire historique, et compte plusieurs véhicules devenus rares. Citons un ancien fourgon de la compagnie du Midi, le dernier exemplaire dans cet état, des voitures type Bacalan du début des années 30 ou les deux dernières RRR inox de la région Auvergne. Mais la pièce maîtresse de la collection reste sans aucun conteste la mythique locomotive à vapeur type 141 R n°420.

Sauvée de la découpe au chalumeau

Exploitée dès 1945 par le réseau unifié SNCF, les locomotives 141 R ont tiré leur révérence en 1973/74. Après avoir rendu de bons et loyaux services sur des millions de km, le triste sort de la découpe au chalumeau, attendait les 141 R circulant en France. La 420 sommeillait sur une voie de garage dans le centre de la France lorsqu’une poignée de passionnés, « traumatisés » par l’idée de voir disparaître à jamais ce joyau mécanique créa une société civile de conservation et se mobilisa pour sauver cet exemplaire de l’inexorable. Vendue au prix de la ferraille la machine devint la propriété des membres de la société et une association en charge de sa remise sur les rails fut créé dans les années 80. Elle débuta sa nouvelle vie dans les dépôts de Vierzon et de Nevers pour arriver finalement à Clermont en mai 1979. De lourds travaux de restauration furent nécessaires, mais comme pour l’association l’impossible n’a jamais existé, la travail accompli fut gratifié en 1982, par un agrément de la SNCF, l’autorisant à circuler de nouveau sur les lignes du réseau national. Classée au titre du patrimoine industriel en 1987, elle est désormais la seule et unique machine de la série R fonctionnant au charbon sauvegardée de France.

Immobilisée depuis 2016

la 141 R 420 repris donc du service pour tracter des trains touristiques au départ de Clermont mais aussi participer à des tournages de cinéma ou différentes manifestations. Pour pouvoir conserver l’agrément d’exploitation de la SNCF, la machine doit être en parfait état et révisée régulièrement. A la fin de la saison 2016, après avoir tracté le Train des Lumières de Lyon et de deux Train du Père Noël, l’association décida de la remiser pour d’importants travaux de maintenance notamment sur les roues et sur la chaudière. Il faut préciser que le cœur d’une machine de ce type reste la chaudière dans laquelle l’eau chauffée à 200 degrés permet de fournir de la vapeur. On imagine bien les contraintes subies par le métal et son vieillissement au bout de 70 ans. Depuis sa remise, nul n’a entendu le sifflet caractéristique de la 420 qui s’est faite discrète pour mieux revenir. La revoir ce weekend à la Gare de Clermont, même en exposition froide et statique reste un événement qui risque d’attirer pas mal de curieux et de passionnées.

Les 141 R, machines de la reconstruction

Les 141 R, également appelées Mikado, sont des machines, qui furent construites par cinq entreprises aux USA et au Canada et livrées en France à partir de 1945 dans le cadre de la loi prêt-bail et non du plan Marshall qui débuta en 1948. Cette fourniture d’outre-Atlantique permis de palier à l’incapacité de l’industrie Française malmenée par la guerre, de construire rapidement et en assez grande quantité les machines nécessaires à la remise en route du réseau. Elles participèrent donc à la reconstruction de la France et furent utilisées sur de nombreuses lignes, tractant même des trains de prestige comme le Mistral ou le Train bleu. Avec plus de 24 mètres de long, tender compris, et un poids dépassant les 116 tonnes, elles étaient capable d’un bon 100 km/h.  Le tender conçu pour embarquer 11 tonnes de Charbon et 30M3 d’eau, limitait l’autonomie à 400 kilomètres avec arrêts réguliers pour faire le plein d’eau. De quoi faire frémir un militant écolo. Face à des difficultés d’approvisionnement en charbon, presque la moitié des 141 R furent livrée en version fioul, une révolution pour les cheminots français, qui permettait une autonomie de 700 km. Sur 1 340 locomotives commandées, seules 1 323 machines entrèrent en service sur le réseau français, les 17 manquantes disparurent en mer dans le naufrage du navire norvégien qui les transportaient au large de Terre-Neuve. A ce jour il ne reste plus qu’une petite 10ène de 141 R, dont la 420, construite par ALCO, Américan Locomotive Company, en 1946 et aujourd’hui bichonnée en Auvergne.

Exposition 141 R 420 : Gare de Clermont, samedi 19 novembre de 8h30 à 18h30 et dimanche 20 de 8h00 à 13h00,  accès gratuit.

 

 

À propos de l'auteur

Olivier Perrot

Pionnier de la Radio Libre en 1981, Olivier Perrot a été animateur et journaliste notamment sur le réseau Europe 2 avant de devenir responsable communication et événements à la Fnac. Président de Kanti sas, spécialisée dans la communication culturelle, il a décidé de se réinvestir dans l'univers des médias en participant à la création de 7jours à Clermont.

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